Bassin de Longwy : Herserange, la métamorphose d'une ancienne cité sidérurgique

En ce mois de décembre 2020, le train à fil de Herserange est la dernière installation sidérurgique encore debout dans ce qui fût surnommé autrefois le Texas français, le bassin de Longwy. Il a cessé son activité en 1998. Il est désormais livré aux démolisseurs. La ville accélère sa mutation.

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Né en 1938 à Herserange, Jean Noel et n'a jamais quitté sa vallée d'origine aux confins de la Meurthe et Moselle nord. Il a commencé sa carrière de sidérurgiste à l’aciérie de Senelle à Longwy avant d’être embauché au train à fil en juillet 1967.

Le machiniste-monteur est affecté au service chargé d’alimenter en eau de refroidissement les cages des laminoirs. Il y restera jusqu'à la fin de sa carrière. Les tournées, les nuits, les jours fériés à l'usine, il a donné plus qu'à son tour. En 1992, il bénéficie d'un départ anticipé et part à 50 ans en préretraite. Il garde un bon souvenir de sa vie à l’usine.

 

C’était un des trains à fil les plus modernes d’Europe. Il y avait une très bonne ambiance entre les ouvriers. Du fil de Herserange, il y en a dans le monde entier

Jean Noel, ancien machiniste au Train à fil

Une installation performante mais condamnée par Usinor en pleine restructuration dans le secteur très concurrentiel des produits longs. En 1997, le train à fil emploie encore 313 salariés mais ne tourne plus qu’à 55% de ses capacités avec une production annuelle de 350.000 tonnes. Il ferme un an plus tard. Les effectifs sont mutés au train à fil de Schifflange au Luxembourg.

De mon balcon

Jean Noel a vue sur son usine abandonnée. Elle fait encore partie de son paysage familier. Plus pour longtemps. En ce jour d’hiver, sa silhouette s’estompe déjà dans la brume. Le machiniste hausse les épaules, toutes les images qui comptent sont dans sa tête, le rayon des souvenirs est bien rempli.


Depuis le balcon du retraité, les grincements et les gémissements du ferraillage à l’œuvre s’entendent par intermittence, portés par le vent. L’ancien sidérurgiste ne cultive pas la nostalgie d’un temps révolu même s’il exprime un regret.

 

C’était une belle installation, il y avait du travail. Je regrette surtout pour l’emploi des jeunes

Jean Noel, ancien machiniste au Train à fil

Les 9 hectares de terrains libérés vont s’additionner aux 28 autres déjà disponibles depuis la fermeture de la Société du Train Universel de Longwy. Les deux friches n’auront pas la même destination. Le plan local d’urbanisme devrait classer celle du train à fil en future zone d’activités pour des projets qui ne verront pas le jour avant 10 ou 15 ans.

Un bassin en pleine métamorphose

Il est désormais bien loin le temps de l’industrie du fer triomphante, lorsque la gare de Longwy voyait transiter, au plus fort de son activité, 14 millions de tonnes de produits sidérurgiques fabriqués par 25.000 ouvriers.


Deltaménagement s’est porté acquéreur des 28 hectares du site de l’ancienne Société du Train Universel de Longwy. Cet aménageur appartient au groupe Lingenheld. Il projette de bâtir 360 logements à destination des travailleurs frontaliers et leurs familles. Une clientèle plutôt aisée.

 

Retour vers le futur

Herserange accélère sa mue pour retrouver peu ou prou son visage paisible et verdoyant d’avant l’ère industrielle. Les installations sidérurgiques ont, au fil du temps, isolé le vieux village du centre-ville commerçant et des quartiers ouvriers.


La ville est engagée dans une vaste opération de rénovation pilotée par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine. afin de redonner une cohérence territoriale à la commune.

 

Il s’agit de relier le vieux village aux quartiers de Landrivaux et de la Concorde. Le viaduc sera détruit et une vaste esplanade aménagée

Gérard Didelot, maire de Herserange

Selon le maire, les premiers coups de pioche sont attendus pour la fin de l'année 2022. Herserange n’oublie pas pour autant son passé sidérurgique.


Le pont Saint Jules, franchi pendant des décennies par des dizaines de milliers d’ouvriers sera conservé. Il est la propriété de la communauté d'agglomération de Longwy. Elle a financé une étude qui a confirmé son excellent état de conservation. L'ouvrage, construit dans la grande tradition des poutrelles rivetées, présente le double avantage de relier le futur quartier résidentiel et le golf de l’agglomération de Longwy. Nouvelle époque, nouvelles priorités, il sera réservé à la circulation des piétons et des cyclistes.

 

 

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