L'entreprise familiale Baumalu est l'une des trois dernières en France à fabriquer des casseroles, poêles et autres ustensiles de cuisine en cuivre, à Baldenheim (Bas-Rhin). Une spécialité qui fait sa renommée partout dans le monde, surtout aux Etats-Unis et en Asie. Elle vient de fêter ses 50 ans.
La famille Martin avait imaginé les choses autrement : une grande fête et de nombreux événements avec salariés et clients pour fêter les 50 ans de son entreprise, Baumalu, en mars 2021. La crise sanitaire a finalement eu raison de ses ambitions. Il a fallu se contenter de quasi rien, mais Bruno, le directeur, promet de rattraper le coup dès que possible.
Car cet anniversaire relève de l'exceptionnel. Baumalu est une espèce en voie de disparition, l'un des trois derniers fabricants de casseroles en cuivre, en France. La petite entreprise, située à Baldenheim, un village bas-rhinois d'à peine 1.200 habitants, exporte ses produits dans le monde entier, aux Etats-Unis et en Asie notamment. Des poêles, des marmites, des louches...
Un savoir-faire, "entre artisanat et une industrie"
"Nos clients, surtout les Américains, recherchent et apprécient notre savoir-faire artisanal, assure Bruno Martin. Ils voient tellement de chaînes de production automatisées, comme pour les voitures. Ici, il y a encore une âme. Nous sommes à mi-chemin entre l’artisanat et l’industrie. Car il faut tout de même assurer un certain quota de production..."
L'essentiel du travail est en effet réalisé à la main. La matière première, des disques en cuivre, sont achetés en Bulgarie. Puis les casseroles sont formées, étamées et polies par la dizaine de salariés (sur une quarantaine au total) qui s'activent dans les ateliers en Alsace.
"C’est un énorme plaisir de voir ce que nous avons réussi à faire", confie Jean-Pierre Martin, fondateur et ancien directeur de l'entreprise. Il y a un demi-siècle, il avait démarré par de l'aluminium, avant de se convertir au cuivre, l'aluminium n'étant plus rentable. "On occupe maintenant plus de 10.000 mètres carrés avec les entrepôts. Bien sûr que ça nous fait plaisir. Je suis surtout content de pouvoir faire travailler des Alsaciens et des personnes de la « France de l’intérieur » également qui nous ont rejoints. On est très heureux de pouvoir toujours encore leur offrir du travail, surtout en cette période compliquée."
Une activité de négoce en parallèle pour survivre
Le cuivre, depuis longtemps reconnu pour ses qualités de conducteur thermique et pour répartir la chaleur uniformément et sans excès, ne représente en réalité plus que 15% du chiffre d'affaires de Baumalu. Les ventes sont très faibles en France car le matériau n'est pas compatible avec les plaques à induction. "Le cuivre est le cœur de notre métier mais cela ne suffirait pas", explique le directeur Bruno Martin.
L'entreprise a donc aussi développé une activité de négoce : elle achète chez des fournisseurs puis revend des casseroles en fonte, en inox, en aluminium... Mais la famille Martin ne veut surtout pas perdre son titre de fabricant et continue donc à miser sur le cuivre. Très bientôt, elle va mettre sur le marché une bassine à confiture - son produit phare - avec un dessous en fer, compatible avec l’induction.