Les effets du blocage de certains dépôts de carburant se font ressentir depuis samedi en Champagne-Ardenne. Une poignée de stations-services sont fermées mais les livraisons de carburant ont repris par endroits. Trouvez une station ouverte près de ches vous via la carte interactive.
Craignant de ne plus trouver de carburants, les automobilistes continuent de se presser ce lundi matin dans les stations services, alimentant ainsi le risque de pénurie.
Le blocage des sites pétroliers par des opposants au projet de loi travail a continué à s'étendre lundi en France, en dépit des promesses du gouvernement de les "libérer", empêchant l'approvisionnement en carburant de nombreuses stations-service.
Dans l'ensemble, six raffineries sur les huit que compte le pays étaient touchées lundi soir contre quatre la veille, le mouvement s'étendant du Grand Ouest au Sud-Est, tandis que plusieurs dépôts de carburant restaient bloqués, notamment Valenciennes (Nord). La raffinerie Esso et le dépôt de carburants de Fos-sur-Mer dont les accès étaient occupés depuis lundi par des militants cégétistes opposés à la loi travail ont été dégagés ce mardi à l'aube.
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Ces blocages provoquent depuis plusieurs jours des difficultés d'approvisionnement de stations-service, entraînant des ruées d'automobilistes aux pompes. La préfecture de la zone de défense et de sécurité de l'ouest a appelé lundi soir les automobilistes à ne pas procéder à des "approvisionnements de précaution" en carburant, estimant que "rien ne les justifie", dans un communiqué. "Un certain nombre de stations-services rencontrent encore des difficultés" du fait du "comportement des consommateurs qui complètent systématiquement les réservoirs de leurs véhicules dès lors qu'ils ont connaissance qu'une station-service est réalimentée", souligne-t-elle.
Selon Laurent Michel, directeur général de l'Energie et du Climat au ministère de l'Environnement, certains détaillants ont enregistré ce week-end une consommation "trois fois supérieure à la moyenne". L'Union française des industries pétrolières (Ufip) s'est toutefois voulue rassurante : "non, il n'y a pas pénurie, il y a des situations tendues", a déclaré son président, Francis Duseux, sur BFMTV.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a appelé lundi "les Français à ne céder à aucune panique" par crainte d'éventuelles pénuries et assuré que les dépôts seraient "débloqués", comme ce fut le cas durant le week-end à Dunkerque (Nord), Rouen (Seine-Maritime) et Lorient (Morbihan). Evoquant "des actions de blocage" qui ne sont pas "légitimes", le ministre des Finances Michel Sapin a aussi réaffirmé que le gouvernement utiliserait "tous les instruments qui sont dans (ses) mains" pour débloquer la situation tandis que la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a déploré que "des Français soient pris en otage".
Terminaux pétroliers affectés
Parmi les cinq raffineries hexagonales de Total, deux (Gonfreville-L'Orcher en Seine-Maritime, Donges en Loire-Atlantique) subissaient toujours la "mise à l'arrêt de certaines unités" en raison d'un mouvement de grève. A Feyzin (Rhône), les unités de production sont complètement arrêtées, a indiqué Total, et à Grandpuits (Seine-et-Marne), elles vont l'être jusqu'à la prochaine assemblée générale vendredi. A La Mède (Bouches-du-Rhône), "des blocages d'expéditions de produits pétroliers" ont conduit à passer la production "en débit réduit". Selon la CGT, la raffinerie Petroineos à Lavera près de Martigues (Bouches-du-Rhône) était également affectée. Les deux raffineries Esso (ExxonMobil) de Fos-sur-Mer et de Port-Jérôme-Gravenchon(Seine-Maritime) continuaient pour le moment à fonctionner normalement, selon un porte-parole, même si à Fos, "les expéditions camion étaient bloquées". A Gravenchon toutefois, la CGT et FO vont appeler le personnel à la grève dès mardi matin.
Autre menace sur l'approvisionnement en carburant: le personnel des terminaux pétroliers du Havre, qui assure 40% des importations françaises, a voté la grève lundi soir.
MAJ 14/05/2016 - 07:51
La raffinerie Esso et le dépôt de carburants de Fos-sur-Mer dont les accès étaient occupés depuis lundi par des militants cégétistes opposés à la loi travail ont été dégagés mardi à l'aube par les forces de l'ordre qui ont rencontré "une résistance importante", a annoncé à l'AFP la préfecture de police. Peu après 06H00, l'opération des forces de la Sécurité publique, qui avait débuté à 04H15, était "terminée et les barrages levés", selon la préfecture de police qui déplore sept blessés légers parmi les forces de l'ordre.
De nouvelles régions touchées
Lundi soir, la situation était "globalement (la) même" que dimanche soir, a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, sur BFM TV. "Il n'y a pas de dégradation, avec autour de 20% de stations qui sont fermées ou en grande difficulté" sur les quelque 12.000 recensées dans le pays. Mais alors que les problèmes se concentraient surtout dans le Nord et l'Ouest dimanche, de nouvelles régions étaient touchées lundi, a-t-il précisé, notamment le Sud-Ouest où 13% des stations étaient fermées. Il a toutefois réfuté l'existence d'une pénurie, évoquant plutôt "une surconsommation considérable" du fait de mouvements d'inquiétude.Sur les 2.200 stations-service exploitées par Total en France, 678 étaient affectées lundi soir et 98 ont été réquisitionnées par les autorités, a précisé le groupe. Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) a dénoncé les blocages "dont les conséquences menacent directement l'économie du pays et la liberté de circulation des Français". La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a elle estimé que les entreprises du secteur en étaient "les victimes directes", avec à la clé un risque de paralysie du pays.
Détail par département
AubeLa situation des stations-service dans l’Aube fait apparaître que, sur l’ensemble des 85 stations que compte le département, 54 sont en mesure de fournir du gazole et de l’essence, 11 sont en rupture totale et 20 sont en rupture partielle. Des livraisons sont attendues par celles-ci.
Isabelle DILHAC préfète de l’Aube appelle les automobilistes au civisme, à ne pas modifier leurs habitudes de consommation et à ne pas entreposer de carburants à leur domicile, afin d’éviter une tension des stocks et tout risque d’accident.
Ardennes
13 stations-services sur les 49 du département sont actuellement dans cette situation. Elles devraient être réapprovisionnées normalement en début de semaine prochaine.
Alors qu'aucune menace de pénurie ne pèse actuellement sur les départements de l'est de la France, le préfet des Ardennes invite les habitants du département à modérer leurs achats de précaution afin d'éviter toute rupture des stocks.