Aube : à Pont-Sainte-Marie, sept élus du conseil municipal démissionnent

Jeudi 6 octobre au soir, sept conseillers municipaux de Pont-Sainte-Marie (Aube) ont donné leur démission. Ils regrettent de ne pas avoir pu s'exprimer après des révélations dans la presse sur la gestion de certains dossiers et de possibles conflits d'intérêt.

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C'est une tournure pour le moins inattendue qu'a prise le conseil municipal de Pont-Sainte-Marie (Aube), ce jeudi 6 octobre au soir. La soirée a tourné au cauchemar pour le maire (LREM), Pascal Landréat, alors que sept conseillers municipaux ont présenté leur démission.

Tout commence lorsque l'un d'entre-eux, Patrick Bonot, demande à prendre la parole avant d'aborder l'ordre du jour. Il souhaite évoquer les dernières révélations de L'Est Éclair qui font état d'une mauvaise gestion de certains dossiers par le maire de la commune ainsi que de possibles conflits d'intérêt.

Tout aurait pu bien se dérouler si le maire n'avait pas refusé de donner la parole à M. Bonot. Plusieurs élus se sont alors levés pour remettre au maire leurs lettres de démission ainsi que celles d'autres conseillers municipaux absents ce jour, puis ont quitté la salle.

Le "travail de sape" des conseillers municipaux

"Je prends acte de la décision des démissionnaires qui vient clore une période douloureuse pour notre équipe municipale ainsi que pour nos agents", répond Pascal Landréat dans un communiqué. Il regrette que les élus démissionnaires "n'aient pas jugé utile de s'exprimer devant l'ensemble du conseil municipal dans le respect de l'ordre du jour.

Pour l'édile, qui effectue son 4e mandat, les élus sont "à l'origine" des articles de presse qui ont mis le feu aux poudres. "Ils feignent de les découvrir après avoir mené un travail de sape pendant deux ans dans l'ombre. Ils n'ont toujours pas le courage d'assumer pleinement leurs actes", conclut-il.

Opacité des transactions immobilières

Les révélations parues dans la presse, et qui sont à l'origine de cette vague de démissions au sein du conseil municipal, font état d'une opacité autour de transactions immobilières pouvant entraîner des conflits d'intérêt, une maison et des terrains municipaux cédés au bénéfice du maire de ses proches. "Je travaille en confiance. J'ai peut-être trop tendance à donner ma confiance mais quand je m'aperçois qu'on l'a trahie, tout tombe chez moi", lance Daniel Rémy, délégué à l'urbanisme, démissionnaire.

Les élus qui ont jeté l'éponge dénoncent également la mauvaise gestion de certains dossiers, notamment le coûteux projet de pôle cheval. "Il y a eu 2,5 millions d'euros d'investis pour un pôle cheval qui n'existe pas aujourd'hui. Nous nous interrogeons. Nous sommes comptables à travers nos votes de la bonne utilisation de l'argent public, ce n'est pas le cas sur ce dossier comme sur d'autres donc nous le disons", affirme la première adjointe, démissionnaire, Marie Grafteaux-Paillard.

Elle poursuit : "La loyauté, je la dois aussi aux habitants. Ce sont eux qui m'ont élue. Ce n'est pas le maire qui m'a placé à la commune, ce sont eux qui m'ont élue comme conseillère municipale. Je ne dis pas que je ne suis pas perturbée aujourd'hui, parce que j'ai envie d'avoir de la loyauté pour Monsieur Landréat. Mais les deux ne sont pas conciliables."

Les sept démissions présentées, sur les 28 conseillers municipaux, ne permettent pas la nouvelle organisation d'une élection.

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