La France tout entière manifeste pour défendre son modèle de retraite. France 3 Champagne-Ardenne se trouvait dans les cortèges de Reims (Marne) et Troyes (Aube) pour capturer les pancartes et slogans les plus remarquables.
On parle beaucoup de la grève massive de ce jeudi 19 janvier 2023 pour défendre le modèle français des retraites. Celle-ci s'annonce assez suivie.
Valentin Cruard, Baptiste Galmiche, et Teddy Caruel, journalistes de France 3 Champagne-Ardenne se trouvaient immergés dans le cortège de Reims (Marne). Ainsi qu'Olivia Garrett-Alaïs dans celui de Troyes (Aube), suivi par 4.500 personnes d'après la police, Voici les pancartes et slogans les plus percutants qui ont été repérés.
Il faut que jeunesse se fasse
La jeunesse est aussi dans la rue, non pas pour sécher les cours, explique-t-elle, mais pour manifester sa solidarité avec toutes les classes d'âge. Elle aussi sera concernée (dans longtemps). Et les interpellations fusent au passage de notre journaliste.
"L'avenir de nos parents, c'est aussi notre avenir." "Ça concerne aussi l'avenir de la planète : on est tous ses habitants, donc on est tous une grande famille, finalement." "Il faut se battre aussi pour les autres et ne pas penser qu'à soi, même si on est moins concerné que les adultes."
"On se bat aussi pour nous, on se demande ce qu'on va devenir." "On n'a pas le temps d'attendre d'être concerné pour agir." "Il faut gueuler maintenant; après, ce sera trop tard." "C'est toute al France qui est en colère, pas qu'une partie de la population."
Papier, carton... ou blouse
Yasmine a écrit sur une blouse médicale pour alerter sur le sort du personnel travaillant en crèche. "Nous sommes déjà souvent mobilisées contre la réforme de la petite enfance. Ça concerne nos conditions de travail : accueil des enfants, etc. Nous sommes encore plus mobilisées avec cette réforme qui nous demande de faire une rallonge sur les années de travail."
Beaucoup de collègues n'arrivent pas à aller jusqu'à la retraite sans des adaptations du poste du travail, ou des inaptitudes.
Yasmine, travaillant dans le domaine de la petite enfance
"La pénibilité n'est pas reconnue dans notre secteur d'activité, et c'est bien regrettable. Beaucoup de collègues n'arrivent pas à aller jusqu'à la retraite sans des adaptations du poste du travail, ou des inaptitudes. C'est un gros souci. Il faut absolument un regard sur notre travail dans la petite enfance. J'ai 56 ans, je devais aller jusqu'à 62 ans, on me demande maintenant 64 ans. C'est totalement impossible." Nouveau mouvement spécifique à la petite enfance prévu pour le jeudi 2 février.
Jeux de mots
Une enseignante, prénommée Claire, a fait rimer arthrite et retraite. "J'ai vu le slogan en ligne, et je me suis dit qu'il fallait absolument le mettre sur une pancarte. Nous, les profs, on a beaucoup d'arthrite en fin de carrière. Donc cette pancarte prend tout son sens."
Slogans glaçants
Certains slogans, plus rares, ne sont pas faits pour rire. Alain a écrit que travailler plus ne permettait pas forcément de gagner plus, mais ici, que ça tuait. "Je suis retraité depuis 2004. J'ai travaillé chez GDF, dans les tranchées. C'était un métier très pénible. On est cassé quand on arrive à la retraite. À 55 ans, je suis parti. Mais si j'avais travaillé jusqu'à 64 ans, je ne sais pas dans quel état je serais." Même ambiance du côté des pompiers, dénonçant le fait qu'ils mourront avant de toucher leur retraite.
Une réforme "pourrie", comme les retraites et salaires du futur
Certaines pancartes attaquent la réforme sur son impact sur les retraites, d'autres y rajoutent les salaires.
L'importance des rimes
Des manifestantes et manifestants n'hésitent pas à pousser la chansonnette. Non sans rime et sens du rythme. "Les jeunes dans la galère; les vieux dans la misère. Et celle société-là, on n'en veut pas..." Ou encore "la retraite : pour qui ? pour tous, quand ça ? à 60 ans; et c'est ça qu'on veut".
Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère; et celle société-là, on n'en veut pas..
Un slogan manifestant qui rime
Des chiffres et des lettres
La retraite est une affiche de nombres, d'âges divers : 60, 62, 64 ? Les pancartes ont leurs préférences, et notamment la banderole de la section Force ouvrière (FO) de l'hôpital de Reims.
Macron renvoyé à son "projet"
Alors candidat, Emmanuel Macron s'était écrié qu'il avait "un projet" ("notre projet") pour la France. Celui de ce manifestant, c'est plutôt de travailler mieux (et moins). Une taquine référence au slogan bien connu du président.
Détournements inspirés
Certaines expressions et titres populaires font l'objet de détournements. Ainsi, "j'irai danser sur vos tombes" devient...
Des pancartes plus imagées
D'autres pancartes dépeignent le président de la République en monarque (avec perruque et veste de soie). Quand d'autres affichent des tubes de vaseline, censés aider au passage de la réforme.
Les caricatures font toujours mouche
Les dessins parus dans des journaux ou revues inspirent souvent le sourire.
Plus de pancartes et de témoignages à venir...
Le mouvement est censé prendre une bonne partie de la journée.