À l’ère du tout numérique, les traditionnelles cartes de vœux ont-elles toujours la cote en cette fin d’année 2023 ? Pour savoir ce que devient cette coutume, tour d’horizon de plusieurs librairies-papeteries de Champagne-Ardenne.
SMS, application de messagerie, appels saturés, cartes en ligne… Nombreux sont les moyens d’échanger ses vœux lors des fêtes de fin d’année. Une rude concurrence pour la carte en papier, celle choisie soigneusement puis remplie avec attention, stylo en main. Épurée, finement décorée, humoristique voire kitsch… il y en a pour tous les goûts, mais est-ce suffisant pour continuer d’exister ?
À en croire différentes librairies-papeteries de Champagne-Ardenne, la traditionnelle carte de vœux a encore de beaux jours devant elle : “Il y a toujours un engouement. J’en ai vendu autant que l’année dernière en prenant un stock similaire sur les dernières années”, indique Betty, vendeuse du rayon papeterie à la Librairie Rimbaud, à Charleville-Mézières (Ardennes), où, sur les six présentoirs et tourniquets, quatre et demi ont été vidés.
Fidèles à la tradition
Dans la Librairie Guerlin/Rougier et Plé à Reims, dans la Marne, le gérant de la papeterie compte 166 cartes de fin d’années vendues sur les 250 à l’origine. Preuve que ces achats, contrairement aux idées reçues, n’ont pas été “complètement désertés”, même s’il a choisi pour 2023 de ne proposer que quatre présentoirs contre huit l’année dernière, car tout n’était pas parti. Du 15 novembre au 31 décembre 2022, le chiffre d'affaires réalisé grâce aux cartes restait toutefois de 10.000 euros.
Même constat à la Maison de la presse de Troyes (Aube) et à la librairie À la Une de Chaumont (Haute-Marne) : la carte de vœux se vend encore, que ce soit pour Noël avec des cartes porte-billets ou pour Nouvel An. Tous s’accordent toutefois sur le fait qu’il s’agit principalement d’achats réalisés par des personnes âgées, bien que des plus jeunes se laissent aussi tenter par la carterie fantaisie et humoristique.
Un geste réconfortant
Outre les visuels qui évoluent au fil du temps pour rester à la page, le point fort de ces cartes est qu’elles sont palpables et laissent une trace, comme le souligne Betty : “C’est une question de souvenir, on peut la garder”.
C’est toujours plaisant de recevoir une carte à partir du moment où quelqu’un a pris le temps d’écrire un petit mot et de l’envoyer.
Stéphane, vendeur à la Maison de la presse de Troyes.
Pour lui, c’est en cela que cette tradition reste importante et que des gens la font perdurer depuis si longtemps. Il faut dire que depuis le 15e siècle, il est coutume en France d’écrire à son entourage pour formuler ses vœux, avec l’arrivée au 19e siècle en Angleterre des premières enveloppes aux motifs de Noël.