Le retour des vacances signifie aussi une augmentation des cambriolages. Voici quelques conseils d'un expert rémois de la sécurité des biens afin de les éviter.
Les cambriolages peuvent survenir pendant les vacances ou à Noël, mais c'est pendant l'été que les conditions sont les plus propices pour les malandrins. Les longs départs en villégiature sont une occasion idéale, laissant de nombreux domiciles vides de présence humaine, mais pas de biens coûteux.
Certaines entreprises se sont positionnées sur ce marché. Comme Antivol, entreprise ayant pignon sur rue à Reims (Marne), où elle fournit serrures, portes blindées, et autres coffre-forts. France 3 Champagne-Ardenne a contacté son patron, Emmanuel Lallement, pour obtenir quelques conseils pour sécuriser son foyer.
La carte des cambriolages
Durant l'été, la période faste pour les cambrioleurs, si l'on peut dire, "démarre au mois de juin, monte en puissance, et se calme fin août". Les données d'Antivol pointent qu'"autant de personnes ont été cambriolées en campagne ou en ville. Et en ville, c'est autant en centre-ville qu'en périphérie. Il n'y a pas de cible préférentielle."
Par contre, les appartements isolés situés aux derniers étages des immeubles sont plus à risque. "Il y a moins de problèmes ici pour les cambrioleurs, ils peuvent travailler sans être gênés par un voisin de palier." Quant aux fenêtres, elles sont un point d'entrée vulnérable pour les appartements situés au rez-de-chaussée, pis encore si elles demeurent entrouvertes.
Prudence élémentaire
Il est de bon aloi de ne pas laisser "sa boîte-aux-lettres pleine. C'est un classique." Les volets qui restent tout le temps fermés peuvent aussi questionner. Mais attention : "en période de fortes chaleurs, ce n'est pas toujours un bon indicateur".
L'expert en sécurité invite, "bien sûr", à ne "plus dire sur les réseaux sociaux qu'on n'est pas là de telle date à telle date". Autant laisser sa porte grande ouverte... Le conseil s'applique aussi aux répondeurs des téléphones fixes, même si l'on avait prévu un joli message plein d'entrain pour annoncer pourquoi personne n'allait répondre.
Détail intéressant : la présence "d'un indice extérieur que les malfrats regardent. C'est s'il y a une sirène sur la façade ou pas. L'installation d'une sirène extérieure visible fournit une information pour le cambrioleur. Elle n'est pas dissuasive, en soi où elle ne ralentira pas l'effraction. Mais une fois entré, le voleur sera en temps limité : il n'aura que quinze minutes pour intervenir à l'intérieur avant l'arrivée de la police. Donc il vaut mieux l'informer ainsi quand même." Un investissement qui peut donc aller dans les deux sens : une alarme peut aussi suggérer qu'il y a quelque chose de valeur à protéger...
Plusieurs investissements possibles
Il est possible d'investir dans "un bon système d'alarme, aux normes", payé comptant pour 800 à 1 000 euros, Ou via un abonnement mensuel (de l'ordre "d'une vingtaine d'euros par mois") qu'on voit souvent dans les publicités à la télévision.
Mais Emmanuel Lallement assène une statistique qui fait froid dans le dos : 80% de cambriolages "qui se font par la porte. C'est vraiment ce qu'on retrouve dans les données de police et de gendarmerie en fin d'année. On se rend compte que la première chose à avoir pour protéger une habitation, c'est une porte correcte. Ou a minima, une serrure correcte."
80% de cambriolages se font par la porte.
Emmanuel Lallement, gérant de Antivol à Reims
Une serrure comportera moins de risques si elle est montée "d'un protecteur de cylindre, côté extérieur. C'est un cache qui se met par-dessus le cylindre. Il empêche le malfrat d'accéder au cylindre, de le casser. Avec une simple pince achetée en magasin, le malfrat ne pourra pas entrer s'il y a ce protecteur." Il faut compter dans les 350 à 400 euros. "C'est le point le plus important. Il faut que les gens se posent la question quant à leur serrure." Sinon, il garantit une effraction réalisée en 60 petites secondes.
Une "serrure complète" aura plus de chance de résister à une incursion. Et une porte blindée est évidemment le nec plus ultra. Mais il faut compter 3 500 euros pour cette dernière.
L'alternative peut résider dans l'acquisition d'un coffre-fort. "C'est ce qui coûte le moins cher." Il table sur 700 euros. "Mais il faut bien le fixer, quel que soit le poids. Sinon c'est encore plus pratique pour le voleur : il sait où se trouvent tous les objets de valeur, et il a juste à l'emporter." Et ce même si le coffre pèse une demi-tonne : ce n'est jamais ce qui arrête un cambrioleur motivé. Voilà de quoi inspirer une certaine réflexion si l'on veut pouvoir dormir sur ses deux oreilles lorsqu'on part en vacances.
