PORTRAIT. À 52 ans, il ambitionne d’être le champion du monde de bodybuilding

Le futur champion du monde de bodybuilding est peut-être à Bogny-sur-Meuse, dans les Ardennes. À 52 ans, Laurent Gonzalez va s’envoler vers l’Espagne pour tenter de décrocher la première place du podium lors des championnats du monde. Et il a tous les atouts pour.

"Mon entraînement est de plus en plus strict actuellement", concède d'entrée Laurent Gonzalez. Le 1er novembre, il s'envolera pour l'Espagne pour disputer les championnats du monde de bodybuilding avec la Fédération internationale de Bodybuilding (IFBB). Alors son corps doit être parfait, le plus dessiné et le moins gras possible. "Je suis à 7 % de masse graisseuse. Mon but est d'être à 4 % le jour de la compétition." À titre de comparaison, ce taux s'élève entre 12 et 20 % en moyenne chez un homme.

Réduire le gras pour faire apparaître les muscles, c'est suivre un régime de sèche particulièrement rigoureux. "Je diminue les glucides petit à petit, et je mange énormément de protéines : poisson, poulet, etc." Et n'allez pas lui parler de shaker de protéines : "Quand on mange 200 grammes de bœuf, on a moins faim que quand on mange 200 grammes de poudre."

Un entraînement "qui va faire la différence"

Mais moins se nourrir, c'est aussi souffrir davantage lors des entraînements, avec le ventre moins rempli. "C'est là qu'on voit la détermination et la motivation. C'est ça qui va faire la différence", affirme Laurent.

D'autant qu'à l'approche du grand jour, la journée est quasiment entièrement consacrée à la préparation à la compétition. "Le matin, je prends mon petit-déjeuner à base de flocons d'avoine, de beurre de cacahuètes, et de compléments alimentaires", notamment du BCAA (des acides aminés) qui aident à la récupération musculaire. "Mon entraînement dure deux heures chaque jour. Je soulève les poids les plus lourds possible. Et le soir, je retourne à la salle de sport pour faire trois quarts d'heure de cardio."

Et pour le guider dans ce mode de vie auquel il s'est "habitué", Laurent Gonzalez est entouré de professionnels. "J'ai un coach qui me suit pour la diète et pour les entraînements. Il a travaillé avec les plus grands champions de bodybuilding". Le natif de Bogny-sur-Meuse, qui est lui aussi coach sportif, insiste sur l'importance d'être accompagné par un professionnel. "Je saurais me coacher moi-même mais il est important d'avoir un regard extérieur. Si je le faisais tout seul, je me poserais trop de questions", concède-t-il.

L'Ardennais doit également surveiller le bon fonctionnement de son organises avec "des prises de sang régulières" et des rendez-vous avec les kinés à la moindre douleur, "même si c'est très rare", insiste-t-il.

Déjà un palmarès très musclé

Si Laurent Gonzalez est aussi rigoureux, c'est qu'il a raté la première place de champion du monde d'un cheveu en 2021, lors de la même compétition. "C'était vraiment très, très serré entre le Japonais et moi", se souvient-il. Son adversaire l'a emporté cette fois, mais c'est partie remise pour l'Ardennais, qui était tout de même arrivé à la deuxième place. "Cette fois, mon but, c'est d'être champion, lance-t-il confiant. Je me suis entraîné toute l'année !"

Et cette détermination l'a déjà mené au très haut niveau. À son domicile, les coupes côtoient les médailles d'or sur les étagères. Parmi ses titres les plus prestigieux, celui de champion de France bodybuilding, en 2014. En 2020, il monte sur la deuxième marche du podium à l'Arnold Classic, "une des plus grandes compétitions internationales au monde", aime-t-il à rappeler. D'autant que ce jour-là, son idole, Arnold Schwarzenneger, icône absolue du culturisme, était présent. "On était sur scène et il nous regardait", raconte-t-il avec émotion.

Tant que je réussirai, je continuerai

Laurent Gonzalez, vice-champion du monde 2021 de bodybuilding

À 52 ans, Laurent Gonzalez compte encore ajouter de nombreux titres à son palmarès. Et même s'il lui arrive d'envisager la retraite, il repousse constamment l'échéance. "Je vois que j'ai encore le niveau et que je peux faire encore une paire d'années là-dedans. Quand je ne serai plus sélectionné en équipe de France, j'arrêterai. Tant que je réussirai, je continuerai." Preuve s'il en fallait de son mental d'acier ; un état d'esprit qui, combiné à des performances hors normes, l'emmènera peut-être sur la première marche du podium dans quelques jours.

 

 

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