Une exploitation produisant des tomates en serre, dans le Finistère, est touchée par un virus qui pourrait avoir de graves conséquences pour la filière. Le marnais Jacques Rouchaussé, président national des Légumes de France travaille à un plan d'attaque avec l'Etat.
Dans le Grand Est, on compte une centaine de producteurs de tomates, dont une vingtaine en Champagne-Ardenne. Mais c’est à Paris que le Président National des Légumes de France, Jacques Rouchaussé, maraîcher à Mardeuil, dans la Marne, élabore un plan d’alerte pour l’ensemble des professionnels. « Nous travaillons avec les services techniques et professionnels, la Direction Générale de l’Alimentation et le Ministère".
Pour l’instant, l’exploitation bretonne où le virus a été confirmé, est confinée, en attente de destruction. « On sait que les plants viennent du Royaume-Uni. Ce sont des semences hollandaises. Il faut alerter les 32.000 producteurs de légumes car ce virus peut s’attaquer aussi aux poivrons, piments, aubergines. Nous allons mettre au point des fiches bien précises pour s’assurer qu’il n’y a aucun risque. Nous recommandons d’être vigilants avec les salariés des exploitations, les fournisseurs. On entame une procédure de prévoyance-détection pour faire remonter les indices en cas de suspicion. »
Dans un communiqué publié sur son site le 18 février. La filière évoque ce virus et tient à rassurer. "Un plan de surveillance est actuellement mis en place avec les services de l’Etat et des mesures de prophylaxie* sont en cours de communication auprès de tous les producteurs français". Il est également demandé aux jardiniers amateurs de rester vigilants en matière d’achats de plants ou de graines.
Il faut prendre des mesures très rapidement, car si la propagation a lieu, cela entraînera la destruction de l’ensemble des plants cultivés.
- Jacques Rouchaussé, maraîcher à Mardeuil, dans la Marne, président National des Légumes de France
Transmissible par simple contact ou par des semences, des plants et des fruits infectés, "ce virus identifiable à l’œil nu provoque la rupture de maturation du fruit et son dépérissement, le rendant impropre à toute commercialisation. L’AOPn Tomates de France et les Producteurs Légumes de France tiennent à rassurer et à rappeler que le ToBRFV est un virus végétal, sans impact sur l’homme, et qu’il est donc important de ne pas céder à toute suspicion inutile, ni d’exclure la tomate de sa consommation du quotidien".
Après les professionnels, un plan pour les amateurs
« Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons aux jardiniers amateurs. Il faut intégrer les jardineries, les pépiniéristes qui peuvent se fournir en Hollande où les plants sont moins chers. A l’air libre, la prpopagation du virus peut aller plus vite. Il faut être inquiet ! » insiste Jacques Rouchaussé. Si le Président National des Légumes de France estime qu’il faut tout faire pour éradiquer le virus, c’est parce toute une filière risque d’être impactée.
Le ToBRFV (Tomato Brown rugose fruit virus) est apparu en Israël en 2014, avant d’être signalé au Mexique, aux Etats-Unis, puis en Allemagne et en Italie. En 2019, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont à leur tour été touchés. Cette fois, c’est la France où la tomate est la première culture légumière avec 712.000 tonnes produites en 2018. Chaque ménage français consomme, en moyenne, 13,9 kilos de tomates par an.