Chaussures Fritsch, la fin d'une saga familiale

Après plus de 150 ans d'existence à Wingersheim, dans le Kochersberg, la famille Fritsch va définitivement fermer la porte de son entreprise. Aujourd'hui commerce de chaussures, l'entreprise a d'abord été une cordonnerie. Le couple Fristch revient sur l'histoire de cette incroyable saga familiale.

"C'est mon arrière-grand-père, André Fritsch, qui a lancé la cordonnerie en 1865", raconte Bernard Fritsch, l'air à la fois fier et ému. L'entreprise qu'il dirige actuellement est le fruit d'une véritable saga familiale. Avec à sa tête, à chaque époque, un Fritsch motivé et passionné. En 1910, le grand-père de Bernard Fritsch, Joseph Fritsch, s'est spécialisé dans les chaussures sur-mesure. Son père a alors continué cette activité, et s'est aussi lancé dans le commerce de chaussures à partir de 1946.

Depuis, c'est Bernard et sa femme Danielle Fritsch qui tiennent la boutique. Ils ont repris l'affaire en 1984. Pendant toutes ces années, la clientèle s'est fidélisée, avec certains habitués du village mais aussi des alentours. D'ailleurs, les clients sont ici comme chez eux, et appellent les gérants par leurs prénoms. "Nous tutoyons tous nos clients. Normal, nous les connaissons bien !" s'exclame Danielle Fritsch. Lui et son mari sont aux petits soins pour chaque personne qui entre dans la boutique. "Ici, ils connaissent même ma pointure", déclare André Fischer. Pour tous, "c'est une institution dans le village. Un lieu de vie et de rencontre, c'est certain", assure Lucie Hissler. 


Ici, chacun trouve chaussure à son pied. La qualité du service fait la renommée du magasin Fritsch. Pourtant, le couple de gérants a vu son activité décliner avec le temps. Ils ont perdu 30% de leur chiffre d'affaires en 15 ans. "Et nous avons vu tous nos collègues fermer leur magasin de chaussures les uns après les autres, parfois dans des communes bien plus grandes que la nôtre", témoigne Bernard Fritsch. La multiplication de grands groupes et la démocratisation d'internet en sont la raison.

Alors au moment où la retraite approche, le couple ne se fait aucune illusion. "A vrai dire, je n'ai même pas vraiment cherché de repreneur, plus personne ne veut faire ça et même si quelqu'un voulait se lancer, il nécessiterait une trésorerie importante", confie Bernard Fritsch. Voilà six mois qu'ils auraient dû s'arrêter pour prendre leur retraite, mais le coronavirus a retardé l'échéance. A présent, le couple liquide les stocks restants. Deux mois durant lesquels les clients répondent une nouvelle fois présent. "La première journée, nous avons vendu 293 paires de chaussures" s'enthousiasme Bernard Fritsch. 


Une belle conclusion pour le couple, qui fermera définitivement la porte de son magasin fin juillet. A l'idée de cette échéance, Bernard et Danielle Fritsch se sentent mitigés. "Je suis ravi d'enfin partir à la retraite, il est temps ! Mais je suis triste pour nos clients qui n'auront plus leur magasin", explique Bernard Fritsch. "Je n'ose pas imaginer le dernier jour. Mais nous aurons de beaux jours de retraite devant nous et j'en m'en réjouis", conclut Danielle Fritsch.

 

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