Colmar : des chercheurs découvrent une solution pour protéger les vignes du court-noué, un virus dévastateur

Après plus de dix ans de recherches, les chercheurs de l’INRAE de Colmar ont découvert que le riesling possède une résistance naturelle au virus du court-noué. Une méthode curative va donc pouvoir être mise au point pour venir à bout de ce virus dévastateur pour les vignes.

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C’est un véritable vent d’espoir qui souffle sur la viticulture. Jusqu’alors, aucune méthode curative n’avait été trouvée contre le virus du court-noué. Ce virus très dévastateur touche près de 70% des vignobles français. Mais après plus de dix ans de recherches, les chercheurs de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) ont fait une découverte étonnante.

Le riesling, sauveteur du vignoble français

Après de multiples interrogations, les scientifiques en sont venus à se demander s’il existait des résistances naturelles contre ce virus chez la vigne. "On a testé plusieurs variétés de vigne et on s’est rendu compte que toutes étaient sensibles au virus sauf une : le riesling", explique Didier Merdinoglu, directeur de recherche à l’INRAE de Colmar.

Les chercheurs ont donc procédé à des analyses sur le plan génétique et se sont rendus compte qu’il y a "un gène, un facteur génétique unique chez le riesling qui provoque une résistance au virus."

 

Quel avenir pour le vignoble ?

Feuilles jaunes, plantes moins vigoureuses voire complètement détruites : à ce jour, les viticulteurs, dont les plantes étaient malades, devaient remplacer la totalité des parcelles de vignes, ce qui représente une perte énorme de rendement. On estime que les baisses de production résultant d’infections par cet agent pathogène sont responsables, en France, de pertes économiques d’au moins 400 millions d'euros par an selon l’INRAE.

Mais grâce à cette découverte, tous les espoirs sont possibles. Les chercheurs ont déjà commencé à transmettre le gène du riesling à d’autres plants de vignes, des croisements sont en cours. "Ce gène, on va pouvoir le transmettre à la partie racinaire d’autres plants de vignes. Le but est d’utiliser des portes greffes résistants (la partie du pied qui est sous terre) pour que la plante puisse se développer sainement le plus longtemps possible", détaille Didier Merdinoglu.

Pour l’heure, les tests viennent tout juste de commencer, les résultats définitifs pourraient être communiqués d’ici huit à dix ans, le temps que les nouvelles parcelles de vignes grandissent.

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