La cour d'appel de Colmar a rendu ce mercredi son arrêt à l'encontre du Dr Raphaël Moog, un chirurgien strasbourgeois poursuivi pour le décès en 2008 d'un adolescent à l'hôpital. Il a été condamné à 15 mois de prison avec sursis. Cette peine n'est pas assortie d'une interdiction d'exercer.
Raphaël Moog, chirurgien strasbourgeois, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis ce mercredi en appel à Colmar pour "homicide involontaire par imprudence ou négligence" après le décès d'un adolescent à l'hôpital en 2008, a-t-on appris auprès de l'avocat de la famille.
Maxime Walter, 15 ans, était mort dans le service du Dr Raphaël Moog après une chute à VTT. Souffrant d'une importante hémorragie interne, il avait été abondamment transfusé, mais son état empirait d'heure en heure. Le Dr Moog lui avait finalement enlevé la rate, près de 24 heures après l'accident, après avoir trop longtemps hésité à le faire.
"Des manquements caractérisés" pour la cour, qui ont "exposé le patient à un risque d'une particulière gravité qu'il ne pouvait ignorer au regard de son expérience et de ses compétences, privant le jeune homme de toute chance de survie", a rapporté Me Jean-Christophe Coubris, un des avocats de parents de Maxime Walter. Le Dr Moog, condamné en première instance à 12 mois de prison avec sursis, pourra toutefois continuer d'exercer. Les juges ont souligné qu'il avait, depuis 2008, réalisé des centaines d'opérations et "qu'aucun accident grave (n'avait) été révélé à son encontre" à ce jour, a précisé Me Coubris, "déçu" par cette décision.
La famille de Maxime Walter souhaitait obtenir une interdiction d'exercer contre le chirurgien pour "adresser un message symbolique au corps médical", a ajouté l'avocat. Interrogé par l'AFP, le père de Maxime, Thierry Walter, a dit vouloir poursuivre le combat de la famille pour la vérité: les parents de l'adolescent envisagent un "ultime recours" devant l'Ordre national des médecins.