Colmar : procès en appel du docteur Raphaël Moog

Ouverture hier mercredi à la Cour d'appel de Colmar, du procès de Raphaël Moog. Le chirurgien strasbourgeois a été condamné en 1ère instance à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire après le décès du jeune cycliste Maxime Walter en 2008. 

Procès en appel du Dr Raphaël Moog, un chirurgien strasbourgeois jugé pour sa responsabilité dans la mort à l'hôpital d'un adolescent en 2008. En première instance, en avril 2015 à Strasbourg, le praticien a été condamné à un an de prison avec sursis, mais sans interdiction d'exercer. Il a été reconnu coupable d'avoir privé la victime de "toute chance de survie", en tardant trop à lui enlever la rate. Le parquet avait fait appel.

Maxime Walter, jeune espoir du cyclo-cross régional, qui allait avoir 16 ans, avait été admis en urgence dans le service du Dr Moog, spécialisé en chirurgie pédiatrique viscérale à Strasbourg-Hautepierre, le 21 septembre 2008, après une chute à VTT. Alors qu'une fracture de la rate de grade 4 sur une échelle de 5, soit un cas grave et rare, et une hémorragie abdominale étaient diagnostiquées peu après son admission, un dimanche vers midi, le chirurgien, qui était d'astreinte, ne s'était déplacé qu'en fin d'après-midi au chevet du garçon.
Un nouveau procès très difficile pour la famille de Maxime Walter


Un jugement en 1ère instance en avril 2015

Le tribunal correctionnel de Strasbourg avait jugé qu'"en ne se déplaçant pas" rapidement au chevet du patient alors qu'il était d'astreinte, puis en "persistant" dans un choix qui n'était pas le bon, celui de ne pas opérer le patient pour lui enlever la rate, le Dr Raphaël Moog avait commis une "faute caractérisée", se rendant coupable d'homicide involontaire.
Le tribunal avait estimé que le décès de l'adolescent n'était "pas la conséquence de l'évolution prévisible de la pathologie initiale", mais avait "été causé de façon certaine par les manquements constatés" de la part du praticien.
Pour autant, le tribunal avait observé que le chirurgien, qui "réalise plus de 600 opérations par an", ne s'était vu reprocher "aucun autre accident grave" depuis les faits, et l'avait exempté de toute interdiction d'exercer.
Le médecin travaille toujours aujourd'hui aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, selon son avocat, Bernard Alexandre.


Le Dr Moog "estime qu'il y a eu un certain nombre de dysfonctionnements dans cette affaire qui ne relevaient pas de sa mission", a expliqué Me Alexandre. "Tout en étant conscient que le décès du jeune Maxime Walter est une tragédie, il veut faire valoir que ce n'est pas sa responsabilité qui est en cause".
Les avocats de la famille Walter, Jean-Christophe Coubris et Stéphane Guitard, ont à l'inverse souligné dans un communiqué les "manquements graves et réitérés" commis par le chirurgien.
Les rapport d'expertise "ont permis de constater que l'attitude du Docteur Moog (...) était bien plus qu'imprudente, et se situait en réalité aux confins de l'intention, tant ce praticien expérimenté ne pouvait ignorer que ses choix thérapeutiques finiraient par tuer son patient", écrivent-ils.

Raphael Moog se retrouve pour la seconde fois face aux juges. Et face à la famille de Maxime Walter
  • Interviews Raphael Moog, Chirurgien ; Thierry Walter, père de Maxime Walter, Caroline Walter, mère de Maxime Walter
  • Reportage de : Cécile Poure, Yves Ledig, Cécile Biehler


2ème jour du procès: la parole aux témoins

Ils étaient une vingtaine à s'être succédés à la barre, dont des collègues du docteur Moog. Il en ressort que oui, le chirurgien aurait du se déplacer le jour de l'accident, et qu'il s'est obstiné à ne pas procéder à l'ablation de la rate.
Mais une nouvelle fois, ce qui est apparu, c'est que c'est le service dans son ensemble qui  a dysfonctionné
Pour la défense, il y a eu un vrai problème de transmission des informations.

Le reportage à l'issue de ce 2ème jour
Les témoins ont défilé à la barre ce jeudi ©France 3 Alsace

Demain vendredi, place aux plaidoiries et au réquisitoire

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