Depuis le reconfinement de l'Allemagne, le mercredi 16 décembre, les commerces allemands jugés non-essentiels doivent garder porte close jusqu'au 10 janvier. Compliqué, pour les achats de Noël. La proximité avec l'Alsace incite une partie de la population locale à passer la frontière.
La France, cet "Absurdistan" comme le surnommait Die Zeit, fait maintenant envie. Son déconfinement est intervenu le mardi 15 décembre 2020, tandis qu'un reconfinement a été décrété outre-Rhin depuis le mercredi 16. Les commerces allemands jugés non-essentiels ferment donc à leur tour.
En conséquence, une partie de la population aux abords de la frontière n'hésite pas à venir en Alsace pour ses achats de Noël. Selon la télévision publique allemande (SWR), c'est déconseillé, mais pas (encore) interdit. La ville frontalière de Strasbourg et plusieurs zones commerciales pas loin de la frontière attirent, notamment Roppenheim mais aussi Vendenheim (Bas-Rhin) ou Illzach (Haut-Rhin, détail sur la carte en bas).
Joint par France 3 Alsace, Pierre Bardet, directeur des Vitrines de Strasbourg, constate un afflux en provenance d'outre-Rhin. "C'est le cas depuis hier, même s'il est trop tôt pour tirer des conclusions et présenter des chiffres."
"En tout cas, je ne m'attends pas à une ruée. On m'a rapporté qu'il y avait beaucoup d'Allemands, qui achètent dans tous types de commerce : équipement de la personne, alimentation... Ils veulent du fromage, par exemple."
La publicité l'explique en partie. Pierre Bardet a publié une réclame destinée au lectorat du quotidien Badische Zeitung. "On le fait tous les ans, c'est pour rappeler qu'on ouvre le dimanche. Les commerces en Allemagne n'en ont pas le droit."
Le reconfinement allemand peut aussi jouer. Mais la communication n'a pas insisté sur l'ouverture de tous les commerces en Alsace. "Ça aurait été de mauvais goût de profiter de la situation allemande..."
Les Allemands veulent acheter du fromage.
"Les Allemands sont très prudents. Il y a encore quinze jours, ils ne venaient pas. Maintenant, ils reviennent : on s'attend donc à un contrecoup, même si ça ne sera pas un déferlement." En temps normal, la clientèle allemande représente 15 à 20% du chiffre d'affaires des commerces alsaciens.
Difficile de dire si ce chiffre sera le même en 2020. Une chose est sûre, "le panier moyen a augmenté, les gens ont envie de se faire plaisir". Ça tombe bien, les commerces seront ouverts le dimanche jusqu'à Noël.