Coronavirus : dans le Grand Est, l'épidémie ne progresse plus, mais la décrue reste timide

Alors que le Premier ministre Jean Castex a annoncé la levée progressive  des restrictions, la situation sanitaire dans le Grand Est reste fragile estiment la préfecture et l'Agence régionale de santé. L'épidémie ne recule que très légèrement. Les autorités appellent à ne pas baisser la garde.

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A l'issue de presque trois semaines de confinement, et alors que le gouvernement annonce une reprise progressive des activités scolaires, économiques et culturelles, la situation sanitaire reste préoccupante, affirme Josiane Chevalier, préfète du Bas-Rhin et de la région Grand Est au cours d'une conférence de presse conjointe avec l'Agence régionale de santé. Le message est clair. Malgré la promesse de terrasses qui rouvriraient à partir de la mi-mai, il faut rester vigilant : application des gestes barrière, et respect des périodes d'isolement pour les personnes contaminées et les cas contact.

Où en est la situation épidémique ?

15 891 personnes ont été infectées dans le Grand Est au cours de la semaine 14, c'est-à-dire entre le 12 et le 18 Avril. Cela porte le taux d'incidence à 288 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants. Un taux en baisse de 3% par rapport à la semaine précédente, qui affichait déjà un recul de 7% par rapport à la semaine d'avant. La décrue est donc amorcée, mais elle est lente, beaucoup trop lente si on la compare aux résultats du deuxième confinement, en novembre 2020. Lors de ce deuxième pic de l'épidémie, et suite aux mesures de restrictions, la baisse du taux d'incidence avait été beaucoup plus marquée : -40% entre la première et la deuxième semaine, -27% entre la deuxième et la troisième semaine.

Cela montre à quel point la situation actuelle reste précaire. D'autant que les variants font peser une incertitude supplémentaire. Le variant anglais est aujourd'hui majoritaire à 80% dans tout le Grand Est, comme partout ailleurs en France. Selon les explications de l'ARS, le variant sud-africain reste marginal, et le variant brésilien en tant que tel n'avait pas été observé selon les dernières analyses connues, début avril. A la nuance près que les techniques utilisées ne permettent pas véritablement de différencier les deux derniers variants, sud-africain et brésilien.

Où en est la pression hospitalière ?

La pression hospitalière se maintient à un niveau extrêmement préoccupant. La capacité des lits en réanimation a été significativement augmentée : 716 lits contre 471 en temps normal dans le Grand Est, c'est à dire une hausse de 153%

Pourtant, le taux d'occupation de ces lits est aujourd'hui de 90%, dont 57% de patients Covid.

Selon l'ARS, 450 patients sont actuellement en soins critiques, dont 363 en réanimation. C'est plus que lors de la seconde vague, où ils étaient 314 patients en réanimation au pic de l'épidémie.

Pour répondre aux besoins massifs en personnels, les actes non urgents ont été déprogrammés, des étudiants ont été sollicités, ainsi que les professionnels de la réserve sanitaire. Malgré cela, les autorités  reconnaissent la fatigue et l'usure qui gagnent les soignants, d'où la nécessité de faire redescendre la pression.

Où en est la campagne de vaccination ?

L'accélération de la campagne vaccinale est la clé de voûte de la stratégie gouvernementale pour casser définitivement la dynamique de l'épidémie. 

Dans les centres de vaccinations dédiés, 95 000 doses par semaine ont été injectées en mars, 170 000 doses par semaine en avril. La montée en puissance va se poursuivre pour atteindre 220 000 doses par semaine en mai et 310 000 en juin.

Pour y parvenir, les horaires d'ouverture de ces centres seront élargis, et surtout, les méga-centres de vaccination vont être mis en place dans sept départements sur les dix que compte la grande région : tous les départements devraient être pourvus exceptés la Meuse, la Haute-Marne et les Vosges.

Les vaccins administrés dans ces centres sont à ARN Messagers, autrement dit les vaccins Pfizer BioNtech et Moderna

Par ailleurs, une expérimentation a démarré ce vendredi, afin de permettre aux médecins de ville et aux pharmaciens de vacciner eux aussi, avec la formule Moderna. 6 000 doses ont été commandées pour cette opération. Jusqu'à présent, les problèmes de logistique et de conservation n'avaient pas permis d' envisager cette option jusqu'à présent, mais cela évolue : l'expérimentation qui a démarré en Moselle ainsi qu'en Alsace bossue pourrait être étendue à la totalité du territoire d'ici le mois de juin si tous les obstacles sont levés.

Au 22 avril 2021, 1 156 139 personnes ont reçu au moins une première dose de vaccin dans le Grand Est, soit 21% de la population. Pour l'heure, c'est un taux qui est encore bien loin du niveau nécessaire pour atteindre l'immunité collective, estimée à 70% par l'institut Pasteur.

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