Coronavirus : dans le Grand-Est, les désinfections gagnent les villes

Depuis ce vendredi 27 mars, à Reims, des agents projettent du désinfectant sur plusieurs secteurs à risque. Une initiative dont l’efficacité reste à prouver mais qui se popularise pourtant rapidement au sein des municipalités du Grand-Est.
 

Au pied des tours d’immeubles du quartier Châtillons à Reims, des agents de la municipalité s’activent. Gilet orange et bidon en plastique sur le dos, ils désinfectent durant toute la matinée le secteur, avec pour fond sonore le vacarme des machines. Tout ce qui est susceptible d’être propice à l’épidémie de covid-19 y passe : bancs, poubelles, devantures des commerces encore ouverts. L’opération est une première pour la mairie ce 27 mars, mais les désinfections se poursuivront à un rythme régulier.

« Ça fait quelques jours que je me posais la question. Il y avait une demande de plusieurs habitants en ce sens», raconte le maire Arnaud Robinet pour expliquer son choix. Finalement, les désinfections seront bien mises en place, dans certains zones ciblées pour leur fort potentiel d’infection. Seront ainsi dans le viseur des nettoyeurs tous les périmètres autour des centres de soin, des pharmacies, voir même des enseignes d’alimentation.
 


Concernant le produit utilisé, l’édile se veut rassurant : « Il n’était pas question d’utiliser de l’eau javellisé, mais un produit biocide inoffensif. J’ai attendu qu’il soit certifié en amont par plusieurs experts du CHU de Reims », assure-t-il.
 

À Charleville-Mézières, des désinfections dès lundi

Dans d’autres communes, des désinfections ont déjà été mises en place. Ça a été le cas notamment à Menton, Cannes, ou encore Nice. Les épandages massifs de produit sur les trottoirs de cette dernière commune ne sont pas des modèles pour le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon. Certes, les agents de la mairie commenceront aussi à répandre du désinfectant dès lundi. Mais, il l’assure, ce sera de manière réfléchi : « On a prit le parti de choisir une formule avec de l’eau de javel un peu plus concentré mais dont l’efficacité contre le virus est plus forte. On l’appliquera uniquement sur des surfaces qui seraient touchées, comme les poubelles ou les rampes, notamment devant les Ephads. »

À la mairie, on l’assure, l’objectif est de trouver un juste compromis entre les dégâts qui seront causés à l’environnement et l’aide apporté dans la lutte contre la propagation du covid-19. « On est dans un domaine où il n’y a pas de certitudes, on ne sait pas encore à quelle point la désinfection pourra aider, assume Boris Ravignon. Quoi qu’il arrive, on mettra en œuvre tout ce qui pourrait réduire les possibilités de transmission. »

Sur l’efficacité des mesures, le virologue du CHU de Reims Laurent Andreoletti reste mesuré : « Pour l’instant, aucune étude n’a montrée qu’il y avait un effet positif significatif ». Sans connaître la proportion d’infection dû à l’espace public, difficile d’estimer la nécessité d’une désinfection d’ampleur. « Ça pourrait être intéressant cependant de poursuivre ces actions durant la période qui suivra le confinement. » Il le martèle cependant, rien ne sera aussi efficace que les gestes barrières classiques.
 

La méthode convainc dans le Grand-Est

En Lorraine aussi, la désinfection a séduit plusieurs municipalités. C’est un tandem inédit de deux entreprises qui a envoyé ses « nettoyeurs » dans les rues de trois communes mosellanes : Amnéville, Rombas et Maizières-lès-Metz.

Jeudi 26 mars, les Amnévillois ont ainsi pu voir une équipe singulière, en tenue de « cosmonautes », nettoyer leurs rues. Vendredi, c’était au tour des habitants de Rombas. Les techniciens, en combinaisons et masqués tenant une lance à jet puissant, ont progressé lentement sur les axes principaux. Les rues les plus fréquentées, les devantures de commerces – y compris ceux qui étaient fermés ! – et les espaces publics ont ainsi été largement aspergés en vue d’une décontamination.
 

Les deux entreprises agissantes sont Augias Group, basée à Yutz, spécialisée dans le nettoyage de locaux privés et publics et « Les suceuses de l’Est » - de Woippy- qui louent des aspiratrices et des pelleteuses. « On n'a pas encore assez de recul, cette solution est nouvelle et inconnue, » reconnaît Laurent Bieder, qui dirige la société Augias.
 

Notre solution diluée, c’est du chlore diminué à 3 millilitres par litre, ça reste très dilué.
- Lionel Bieder, président de l’entreprise Augias Group.
 

Lundi  30 mars, ce sera au tour de la commune de Maizières-lès-Metz de se faire désinfecter. Enfin dans les Vosges, le maire de Remiremont a envoyé dès vendredi matin ses agents municipaux désinfecter les trottoirs, les poubelles et le mobilier urbain d’un maximum de rues. Les pompiers ont prêté du matériel. L’opération aura lieu chaque jour.
 
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