La pêche à la truite est ouverte depuis le 14 mars, celle du brochet devait commencer le samedi 25 avril. Les pêcheurs impatients voudraient reprendre leur activité... après le déconfinement.
"À partir du 11 mai, au vu de la circulaire de la fédération, il y aurait des possibilités", explique Robert Pansard, président de l'association de pêche de "la Gaule Baralbine". "Mais je pense qu'il y aura malgré tout un délai de 8 ou 15 jours." Cet Aubois ne se fait pas d'illusions, même si comme beaucoup, il aimerait retourner au plus vite au bord de l'eau.
"On attend impatiemment, déclare Michel Smirnoff, pêcheur. C'est un petit peu frustrant." Depuis des années, il guette le brochet avec son compère Norbert. Après le confinement, ce Marnais compte bien appliquer les gestes barrières. "S'il faut mettre des masques, on les mettra. Le seul problème, c'est en voiture. Norbert se mettra derrière et moi au volant."
Sur place, en revanche, ses deux amis ne changeront pas leurs habitudes. "En principe, on pêche toujours à 20 ou 30 mètres l'un de l'autre." Une pratique sans risque est primordiale comme le rappelle Robert Pansard : "Il faudra bien faire attention à avoir un espace et éviter les regroupements."
Un rallongement de la saison ?
Michel relativise. Après tout, l'ouverture de la pêche au brochet prévue le samedi 25 avril, ne serait, dans le meilleur des cas, repoussée que d'une quinzaine de jours. Il aurait tout le loisir de taquiner ce poisson jusqu'à la fin de la saison en janvier 2021. "Je ne vois pas trop pourquoi il faudrait prolonger. Le brochet commence à se reproduire. Si on arrête fin janvier, c'est justement pour faciliter la reproduction."En revanche, chez les amateurs de truites, le constat est tout autre. La saison est ouverte depuis le 14 mars, bientôt deux mois et ferme le 20 septembre. Dominique Thiebaux, président de "La Raquette Châlonnaise", nous confie : "Dans les tuyaux au niveau national, on envisagerait de rallonger de 15 jours la saison de la truite." Il espère obtenir des dérogations, car pour les associations, le confinement sera lourd de conséquences.
Remboursement de la carte?
"À partir du mois de mars, ça n'a été que pure perte. Juste avant, on a eu des inondations et après on était confiné," continue Dominique Thiebaux. Il envisage, tout comme son homologue aubois, de réaliser des lâchers de truites si les conditions le permettent. "Il faut voir le niveau des rivières, on ne peut pas en faire s'il n'y a pas d'eau", présice-t-il.
À cela, s'ajoute la vente de permis en berne et le manque à gagner. "Sur les 300 vendus en temps normal, on en a fait que 55-60 et beaucoup de pêcheurs me demandent le remboursement ce qui est très difficile", raconte Robert Pansard. Une carte de pêche peut coûter jusqu'à une centaine d'euros. Ce montant est ensuite reparti entre l'Etat, la fédération nationale, départementale et enfin l'association.
Sachant qu'un lâcher de 600 kg de truites coûte 4 000 euros, ce pêcheur de Bar-sur-Aube serrera la ceinture en 2021. "Ça sera plutôt un lâcher autour des 50 ou 100 kg." Ces structures, comme tant d'autres, ne supporteront pas une deuxième année telle que celle-ci.