Le protocole sanitaire va être renforcé dans les lycées, a annoncé jeudi le ministre de l'Éducation. Cours à distance ou encore chamboulement des épreuves du bac sont au programme. Insuffisant pour le syndicat enseignant SNES-FSU Lorraine qui appelle à manifester le 10 novembre.
Jean-Michel Blanquer a annoncé jeudi 5 novembre 2020 un renforcement du protocole sanitaire au lycée, en privilégiant les cours à distance et une réorganisation des épreuves du baccalauréat. Malgré les annonces du ministre de l’Éducation, le syndicat des personnels enseignants du second degré SNES-FSU Lorraine maintient son appel à une "grève sanitaire" le mardi 10 novembre, pour demander en urgence de nouvelle mesures.
Une organisation compliquée
Locaux étroits, classes bondées, cantines saturées, depuis la rentrée la colère montait dans les lycées, pour dénoncer l’insuffisance des règles sanitaires. Désormais, chaque établissement pourra s’organiser pour faciliter les cours à distance. Il faudra cependant, garantir au moins 50% de présentiel pour chaque élève. Pour la mise en place de ce protocole sanitaire renforcé, "chaque établissement pourra s'organiser comme il l’entend", a précisé le ministre Jean-Michel Blanquer. Le baccalauréat est chamboulé lui aussi. Les épreuves d’"évaluations continues" (ou E3C) du bac seront remplacées, au profit du contrôle continu. Le but, éviter aux élèves de se retrouver le jour J avec un sujet qu’il n’auraient pas eu le temps d’étudier en cours, crise sanitaire oblige."C’est un peu la panique dans les lycées, les chefs d’établissement organisent des conseils pédagogiques avec les professeurs. Il va falloir décider comment les cours s’organisent avec le passage au présentiel 50% du temps, c’est à dire une semaine sur deux, pendant la moitié de semaine, ou encore par demi-journée", explique Caroline Pasté, secrétaire académique adjointe SNES-FSU Lorraine. À ces nouvelles contraintes viennent s’ajouter les problèmes liés aux transports scolaires, à l’internat ou encore aux options choisies par les élèves. Quant au baccalauréat, "c’est un début" selon cette enseignante, mais il faut aller plus loin : "Les élèves vont être pénalisés car ils vont commencer les épreuves de spécialité dès mars. Il faudrait les décaler ou alléger les programmes. On attend maintenant des décisions dans ce sens".C’est un peu la panique dans les lycées.
Une "période anxiogène" pour les élèves comme les professeurs
Pour ce proviseur de lycée de Meurthe-et-Moselle, il faut maintenant s’organiser au plus vite : "J’ai prévu une réunion de concertation avec l’ensemble des professeurs. On a des brassages de personnes importants, entre les cours d’EPS, la cantine, les déplacements entre les cours". Dans son établissement de plus de 1.000 élèves, le lavage des mains, à l’aide de gel hydroalcoolique, est déjà systématique à l’entrée de l’établissement et de chaque salle de classe. Les élèves nettoient leurs tables avec des lingettes virucides et les professeurs aèrent les pièces entre chaque heure de cours. Des mesures ont aussi été mises en place à la cantine, avec des sens de circulation et des plateaux-repas individuels. "On leur met directement le gel dans les mains à l’entrée de l’établissement et à la cantine pour s’assurer qu’ils ne dérogent pas à la règle", assure le proviseur.Le chef d’établissement est surtout inquiet pour le bien-être des élèves et du corps enseignant : "La période est anxiogène, très stressante et une partie de nos élèves ne la vit pas très bien. Ce n’est pas facile d’avoir entre 16 et 20 ans en 2020. Depuis mars 2020, on enchaîne une période de privations. On doit être attentif à tout ça pour le bien-être d’un adolescent. C’est pourquoi il faut maintenir des cours en présentiel, c’est une bouffée d’oxygène au milieu du confinement. C’est très important pour les professeurs comme pour les élèves".Ce n’est pas facile d’avoir entre 16 et 20 ans en 2020. Depuis mars 2020, on enchaîne une période de privations.
"Laisser la liberté aux équipes enseignantes de s’organiser c’est bien, mais nous attendons maintenant un cadrage national fort. Il faut éviter les dérives et une surcharge de travail pour les professeurs", insiste Caroline Pasté, secrétaire académique adjointe du SNES-FSU Lorraine. Cette enseignante de lettres modernes en collège attend des mesures supplémentaires : "C’est un premier pas mais ça n’est pas suffisant. Il n’a pas été question des primaires et des collèges, alors que la question se pose aussi".Nous attendons maintenant un cadrage national fort. Il faut éviter les dérives et une surcharge de travail pour les professeurs.
Le SNES-FSU et les autres syndicats enseignants appellent toujours à la grève mardi prochain, le 10 novembre 2020.#AlerteSanitaire #Covid19
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 5, 2020
?Suite à la proposition du SNES-FSU, la FSU, la FNEC-FP-FO, la CGT Educ’action, le SNALC, SUD Education, le SNCL-FAEN appellent l'ensemble des personnels, titulaires et contractuels, à faire grève le 10 novembre. #grève10novembre https://t.co/l9zkjyygAx pic.twitter.com/spcF7iY2Qz