Comme partout en France, les écoles champardennaises vont réouvrir à partir du 11 mai. Mais pour qui et quand précisément, ça, c'est la grande inconnue. La règle, c'est qu'il n'y en a pas. Tout dépendra des possibilités des collectivités et des établissements. Parents, accrochez vos ceintures !
"Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Le plus important, c'est la santé", a posé la rectrice de l'académie de Reims, Agnès Walch Mensiau-Rigau, lors de son point presse du lundi 4 mai. A une semaine de la réouverture des écoles prévues le 11 mai et alors que l'on connaît depuis quelques heures la teneur du protocole sanitaire édité par le ministère de l'Education nationale, la rectrice a déroulé quelques principes généraux.Globalement, la règle en matière de réouverture, c'est qu'il n'y en a pas ! Hormis le fait de devoir attendre le 11 mai et de ne pouvoir ouvrir que si l'on est en capacité d'appliquer le protocole sanitaire, c'est roulez jeunesse ! Mais une chose est sûre, il n'y aura pas un bambin dans les écoles lundi 11 mai. "Lundi, ce sera le temps d'une prérentrée pour les enseignants. Ils devront être formés au protocole sanitaire pour pouvoir adopter les bons gestes. Il y aura également une discussion sur les enseignements qui devront être dispensés de manière, dans le temps qu'il reste, à transmettre aux élèves les savoirs dont ils ont vraiment besoin pour passer en année supérieure. Il y aura un cadrage mais chaque établissement pourra également faire ses choix. La prérentrée ne peut pas être bâclée, il faut bien réfléchir à ce que l’on met en place pour que ce soit véritablement utile aux élèves", explique la rectrice.
CP et CM2 prioritaires
Les élèves ne prendront le chemin de l'école que dans un deuxième temps, au plus tôt mardi. Et encore pas tous. Des questionnaires circulent pour savoir quels sont les parents qui enverront leurs progénitures en classe, l'école en présentiel étant effectuée sur la base du volontariat avec toujours des possibilités d'école virtuelle. En fonction de ce nombre, des décisions seront prises car le protocole sanitaire est strict. Avec un élève pour quatre mètres carrées, impossible d'accueillir tout le monde. Des choix devront donc être faits. "Nous préconisons d'accueillir en priorité les élèves qui se trouvent à des niveaux d'apprentissages fondamentaux. Pour l'école élémentaire, il s'agit du CP et du CM2. Pour le collège, des 6e et des 5e."Chaque établissement fera donc comme il le pourra et selon des modalités qui devraient être envoyées aux parents par chaque école dans la semaine. Au vu des contraintes imposées par le protocole sanitaire, dans les Ardennes, les maires de Charleville-Mézières et de Sedan (les maires ont la charge des écoles, les conseils départementaux des collèges et les conseils régionaux des lycées), ont déjà dit niet ! Ils repoussent l'ouverture au mois de juin. Pour le Grand Reims, ce sera le 18 mai. Le maire de Troyes, François Baroin a également annoncé ce 4 mai que la date du 18 mai est "l'objectif fixé pour la reprise des écoles dans le respect des recommandations sanitaires".
L’éducation est importante, mais la santé est primordiale : dans l’impossibilité de rouvrir les écoles en garantissant l'indispensable sécurité sanitaire, la @VilledeCMz a choisi de reporter cette rentrée au plus tôt au mois de juin. pic.twitter.com/xKhcL6RMAO
— Ville de Charleville-Mézières (@VilledeCMz) May 4, 2020
Mais la réactrice n'y voit là aucun motif de mécontentement. "Je tiens à saluer la concertation avec les collectivités territoriales qui ont déjà engagé un important travail de réorganisation des salles de classe et de désinfection. Et les maires qui vraiment essayent de nous aider en permettant la reprise dans les écoles. J'ai eu monsieur Ravignon (maire de Charleville-Mézières ndlr) au téléphone pas plus tard que tout à l'heure. Il a convenu comme moi qu'il ferait tout pour ouvrir le plus vite possible et que même si dans sa ville les écoles ne seraient pas réouvertes aux enfants le 11 mai, elles le seraient au personnel pour permettre de préparer la rentrée. Nous avons bien conscience que selon la taille des bâtiments, la surface des classes etc, toutes les situations ne sont pas similaires."
Fini donc l'Etat régalien qui assène ses directives, place à "du sur-mesure et du cousu main" même si, bien sûr, l'objectif est d'éviter au maximum les inégalités entre territoire. Faute de savoir combien d'élèves il faudra accueillir, et même le nombre d'enseignants disponibles, difficile en effet de faire autrement. "Il faut bien prendre le problème par un bout. Nous verrons ensuite comment affiner", confie Agnès Walch Mensiau-Rigau. En tout cas, une chose est sûre, même si les élèves ne reviennent en classe que quelques jours, tout est mieux que rien."
Masques ou pas masques
Concernant cette fois le port des masques, la rectrice a précisé qu'ils seraient interdits pour les maternelles "parce que c’est plus dangereux qu’autre chose". "Pas exclu mais pas recommandé" à l'école élémentaire. Et "pas obligatoire sauf si les mesures de distanciation physique ne peuvent pas être respectées" dans les collèges. Concernant le matériel, Agnès Walch Mensiau-Rigau s'est montré confiante, affirmant que les établissements disposeront de suffisamment de masques (pour les élèves s'il est nécessaire d'en donner et pour le personnel qui disposera de deux masques par jour), d'assez de produits désinfectants et "d'assez de points d'eau" permettant de se laver les mains.Au sujet des collèges enfin, la rectrice a bien repréciser qu'ils ne rouvriront à partir du 18 mai, que dans les départements qui ne seront pas classés en rouge, ce qui n'est pas encore le cas en Champagne-Ardenne. Quant aux lycées, aucun retour n'est prévu avant début juin.