Coudre ses vêtements, c'est tendance

La couture a le vent en poupe. La raison ? Ni éthique (éviter les vêtements fabriqués par des enfants) ni économique (s'habiller moins cher). Mais c'est par plaisir de faire soi-même, et porter des pièces originales. Le ton était donné lors du dernier salon Modes et tissus de Ste-Marie-aux-Mines.
 

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Choisir soi-même son tissu, et saisir fil et aiguille pour réaliser ses propres vêtements. Oui, mais pourquoi ? "L'essentiel est de faire soi-même". "C'est une passion, le plus beau vide-tête que je puisse avoir." "Le travail que je retrouve le dimanche, tranquille." "Quelque chose qui m'accompagne au quotidien." Pour les couturières amatrices qui arpentaient le salon Modes et tissus de Ste-Marie-aux-Mines, à la recherche du tissu ou de l'accessoire idéal, les réponses fusent. Le plaisir de coudre qui les a saisies un jour ne les lâche plus.

Parfois, l'élan originel a été donné par une mère, souvent une grand-mère. Eve-Catherine achète toujours son tissu lors du salon, "car ma grand-mère venait déjà ici, et c'est un bel hommage que je lui rends. La couture est une passion familiale". "Ma grand-mère m'a offert ma première machine à coudre pour mes 16 ans, raconte Pascale. Je m'y suis immédiatement mise durant deux nuit, pour me faire une robe d'été." Et après 35 ans de pause, cette jeune retraitée vient de s'acheter une nouvelle machine "pour (s)'y remettre." D'autres se lancent d'un coup, et persistent en s'entraidant. "C'était pour habiller (les)enfants, et faire des accessoires, confient Claire et Lise, venues à deux faire leurs emplettes. Nous aussi, on est capables de faire des choses avec nos petites mains. On tente."

En 33 ans d'existence, le salon Modes et tissus a dû s'adapter aux envies de sa clientèle. Car peu à peu, ce traditionnel rendez-vous printanier des stylistes et créateurs a accueilli davantage de couturier(s) amateurs. Les visiteurs à la recherche du "buy-n-wear" (acheter et porter) des articles de créateurs, et du "have-it-done" (faire faire sur mesure) par des professionnels, ont fait de la place aux adeptes toujours plus nombreux du yourse"do-it-yourself" (faire soi-même). Surfant sur la vague, le salon proposait donc pour la première fois cette année un Défi couture, un concours où trois candidat(e)s s'affrontaient chaque jour durant 4 heures. Une initiative plébiscitée : le premier jour d'ouverture des inscriptions sur internet, quarante candidates s'étaient immédiatement manifestées.

Autres témoins de cette évolution : les magasins de machines à coudre. Sur son stand, ce revendeur basé à Haguenau reconnaît que son chiffre d'affaires a triplé en 20 ans, alors que 80% de ses clients sont des particuliers :"Ça fait des années qu'on progresse. On fait toujours plus, toujours plus. Sur des salons, sur internet et en magasin. Ça grandit, ça grandit, ça ne s'arrête pas." Au vu du prix de certaines machines très performantes, qui peuvent coûter plusieurs milliers d'euros, cet engouement n'a rien à voir avec une volonté de faire des économies. "Je ne pense pas du tout que ce soit une question de budget. Faire soi-même coûte souvent plus cher que d'acheter des vêtements à bas prix. Mais c'est le plaisir de dire : 'c'est moi qui l'ai fait, c'est un modèle unique.' "

Au stand voisin, cet autre revendeur de machines à coudre propose même des cours de couture dans ses boutiques de Bischheim et de Sélestat. "(Les clients) sont toujours plus nombreux, et de tous les âges, explique Christine Spahn, responsable de magasin. On a des jeunes de 9 ans qui s'installent à nos machines, car elles sont équipées pour que chacun puisse les manier facilement. Il n'y a pas d'âge pour coudre. On a aussi des hommes, ce qui nous a surpris. Deux couples viennent régulièrement, et chacun, les messieurs comme les dames, fait sa création de son côté. C'est super." Elle explique cet engouement par le fait que ces mordus "ne veulent pas la même chose que les autres, ou recherchent des vêtements qu'ils ne trouvent pas dans le commerce. Quand ils cousent, ils veulent une belle finition. Et par la suite, ils ont du mal quand ils voient les finitions des vêtements prêt-à-porter, et ça les incite à continuer à faire les choses eux-mêmes."

"Depuis quatre ans, je n'ai pas acheté de vêtements, sauf des jeans" avoue Eve-Catherine, qui a participé au concours du Défi couture. C'est vraiment quelque chose qui m'accompagne au quotidien, un loisir très plaisant." Christine, elle, fait partie d'un groupe de couture dans sa commune. "Tous les lundis, on est une douzaine. L'une fait une jupe, l'autre une robe ou un manteau (…) Si chacune restait pour soi, le plaisir ne serait pas le même." Et elle a encore une dernière explication à ce plaisir du faire soi-même : "Il y a aussi un côté sentimental. J'en ai fait l'expérience avec ma fille. Enthousiasmée par le beau manteau que je lui ai cousu, elle m'a dit : 'Maman, je ne le donnerai jamais !' "
 
 

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