Le président de la région Grand Est, Jean Rottner, a dénoncé lundi 4 janvier 2021 "un scandale d'Etat" au vu de la lenteur de la campagne de vaccination contre la Covid-19 en France.
Jean Rottner, invité de l'émission Les 4 vérités ce lundi 4 janvier sur France 2, n'a pas mâché ses mots par rapport à la stratégie du gouvernement en matière de vaccination. "Je considère aujourd’hui qu’on est face à un scandale d’Etat. On poursuit finalement une politique qui a fait les preuves de son échec dans le passé, les masques, les tests, aujourd’hui, la vaccination. Quelque part ça me détruit. Je viens d’une région où on a énormément souffert. Ça me détruit aussi parce que je suis fier de mon pays, d’habitude je suis le premier à le défendre, mais là quelle forme d’impréparation, d’irresponsabilité", a-t-il indiqué.
"Les Français ont aujourd’hui un certain nombre de doutes face à la vaccination. Et face à cela, ils ont un gouvernement qui fait l’éloge de la lenteur à un certain moment et depuis hier soir hyper accélère. Moi ce n’est pas un million de vaccinés qu’il me faut, c’est surtout des morts en moins et des gens qui souffrent en moins", a poursuivi le président de la région Grand Est.
"Permettre aux collectivités locales de pouvoir commander des vaccins et les mettre à disposition"
"Quelque part on se moque de nous, parce qu’aujourd’hui se faire vacciner devient plus compliqué que d’acheter une voiture. Et du jour au lendemain, on balaie tout ça et on vient nous dire qu’il ne faut plus d’acceptation préalable, qu’il faut accélérer maintenant. Les Français ne comprennent rien. Les Français considèrent que ce n’est pas sérieux. C’est le virus qui fait la stratégie, ce ne sont pas les sondages d’opinion qui font la médecine aujourd’hui. Les Français ont besoin de clarté, de messages sûrs, d'un gouvernement qui sait où il va et il ne donne pas cette impression là."
Jean Rottner souhaite que les régions et les grandes métropoles puissent prendre le relais."Ce que je demande officiellement au président de la République, c’est de permettre aux collectivités locales, une fois les stocks européens écoulés, de pouvoir être à l’origine de commandes de vaccins et de pouvoir les mettre à disposition." Il s'est dit favorable à ce que tout professionnel de santé, "pharmacien, infirmières, kinésithérapeute", puisse procéder aux vaccinations. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, a rappelé le 3 décembre que l'objectif est de pouvoir vacciner 26 millions de Français d'ici à l'été.