Covid-19 : le variant Omicron majoritaire dans les labos du Grand Est, mais pas à l'hôpital

Alors qu'Omicron représente une large majorité des nouveaux cas de coronavirus depuis fin décembre dans le Grand Est, le variant Delta reste responsable de la quasi-totalité des cas admis dans les services de réanimation.

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Omicron, le nouveau variant du covid-19, est devenu majoritaire en peu de temps, dans le Grand Est comme en France. Le premier cas de la région a été découvert le 2 décembre 2021 dans le Haut-Rhin, chez une patiente d'une quarantaine d'années.

Début janvier, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), Omicron représente déjà 70 à 90% des tests positifs, selon les laboratoires. Grâce au criblage, ils recherchent la séquence dans le virus qui atteste de la présence de l'un ou l'autre des variants du covid-19. "Le 20 décembre, nous étions autour de 20% de variant Omicron dans nos laboratoires. La bascule a eu lieu dans la semaine entre Noël et Nouvel An, avec 70% d'Omicron", raconte le biologiste médical Nicolas Desjardins, dirigeant de Synlab Lorraine.

Une propagation inédite

En quelques jours, Omicron a remplacé Delta. La bascule est extrêmement rapide, beaucoup plus que pour les précédents variants. Le variant alpha (ou anglais), apparu en septembre 2020, a mis "plusieurs mois pour être majoritaire", rappelle Nicolas Desjardins.

Une situation qui s'explique par un taux de positivité record (tous variants confondus) : un pic à 14,6% le 28 décembre dans le Grand Est, contre une moyenne située entre 5 et 6% entre le 1er et le 24 décembre.

Omicron : moins de 10% des cas à l'hôpital

Le variant Delta est encore responsable d'une large majorité des hospitalisations. "Omicron représente moins de 10% des hospitalisations pour covid, à l'échelle nationale, explique Christian Rabaud, professeur au service des maladies infectieuses du CHRU de Nancy. Et on espère que ça restera ainsi."

"La forme Omicron est principalement en dehors de l'hôpital", confirme le docteur Vincent Lauby, président de la commission médicale de l'hôpital de Troyes (Aube). Pour autant, ce n'est pas le bout du tunnel pour les équipes soignantes. "Omicron cause moins de formes graves, mais s'il y a énormément de contaminations, il y aura mécaniquement beaucoup de formes graves qui arriveront en soins critiques", assure la cheffe du pôle anesthésie et réanimation des Hôpitaux Civils de Colmar, Elisabeth Gaertner.

Dans l'Aube, une lente bascule s'amorce. "On constate une hausse du nombre d'hospitalisation classique, pour covid-19, sans passage par la réanimation", précise le directeur des Hôpitaux Champagne Sud, Philippe Buat. Une quinzaine de patients covid passent aux urgences chaque jour.

La situation reste critique à l'hôpital

Dans le Grand Est, le taux d'incidence hebdomadaire est pourtant descendu autour de 50 nouveaux cas pour 100.000 habitants à la mi-octobre 2021. Pendant le mois de décembre, il connait un plateau élevé, entre 400 et 500, avant une explosion après Noël. Mais les situations sont très différentes d'un département à l'autre : 712 pour la Haute-Marne, 1725 pour le Bas-Rhin le 31 décembre.

Même constat en réanimation. Les lits du Grand Est sont occupés aux deux tiers (317 sur 471), mais les services sont saturés en Alsace, notamment dans le Haut-Rhin. A Colmar, tous les lits sont occupés, malgré huit places supplémentaires ouvertes depuis début décembre. Des patients doivent être transférés dans d'autres établissements du Grand Est, principalement à Mulhouse (Haut-Rhin) et Strasbourg (Bas-Rhin).

Les patients sont à 90% non vaccinés, plus jeunes que les vagues précédentes. "Ils restent trois à six semaines chez nous, avec nécessité de rééducation derrière, à la fois motrice et respiratoire. Ils auront plusieurs séquelles après ce séjour prolongé en réanimation", précise le docteur Elisabeth Gaertner.

En raison de la réorganisation des services à l'hôpital de Colmar, 45% de l'activité en chirurgie a été déprogrammée, pour palier l'arrivée de patients covid.

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