La mortalité a augmenté de 9,1% en France en 2020, selon une enquête de l'INSEE. Une hausse inédite depuis 70 ans, pointe l'institut de statistiques. Les départements alsaciens présentent des taux supérieurs à cette moyenne nationale : +13,3% dans le Bas-Rhin, +20,7% dans le Haut-Rhin.
Du jamais vu depuis plusieurs décennies. Une surmortalité encore plus importante que lors de la canicule de 2003. Il y a bien eu un "effet coronavirus" sur la démographie en France selon l'INSEE : 668 800 décès toutes causes confondues ont été enregistrés en 2020, soit un excédent de 55 500 décès par rapport à l'année précédente. Selon cette enquête, l’excédent de décès a été un peu plus prononcé pour les hommes (+ 10 %) que pour les femmes (+ 8 %). Par ailleurs, il a été d’autant plus élevé que les personnes étaient âgées.
Mais toutes les régions n'ont pas été affetées de la même manière, et le Grand Est figure dans le peloton de tête de ce triste palmarès, avec 13% de décès en plus, voire 20,7% pour le seul département du Haut-Rhin.
Des décès toutes causes confondues
Les chiffres de l'INSEE révèlent une situation globale, mais ne disent pas quelle est la part directement imputable au coronavirus. Le site de Santé Pulique France fait état de 94 983 décès au 29 mars 2021, une donnée incomplète puisqu'elle ne tient pas compte des évènements survenus à domicile.
Cependant, même incomplets, ces chiffres montrent une incidence réelle de l'épidémie sur la situation démographique en France. A tel point que l'espérance de vie a reculé de six mois pour les femmes, et de sept mois pour les hommes, s'établissant respectivement à 85 ans et 79 ans.
Dans le Grand Est, la première vague a été la plus meurtrière
L'INSEE a affiné ses statistiques selon les territoires, et selon les périodes de pics épidémiques. Cette analyse plus fine montre des disparités entre les régions. Ainsi, durant la première vague de la pandémie, entre le 1er mars et le 30 avril 2020, la hausse du nombre de décès a été particulièrement notable dans l'Est du pays, et principalement dans le Haut-Rhin, avec une augmentation de 117,4% par rapport à la même période en 2019, et un pic à 145% de hausse durant la seconde quinzaine de mars.
En revanche, dans ce même département du Haut-Rhin, lors de la deuxieme vague entre septembre et décembre 2020, le taux de surmortalité a été contenu à 6,2%, bien loin des chiffres affichés en Savoie et plus globalement dans le Sud-Est.
L'évolution depuis janvier 2021
"Du 1er janvier au 15 mars 2021, 150 372 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 26 mars 2021, soit 11 % de plus que sur la même période de 2020" détaille l'INSEE, en précisant qu'il s'agit d'un chiffre provisoire qui sera revu à la hausse. Comparés à la même période en 2019 (année de référence retenue, car année sans Covid), les écarts les plus importants sont mesurés en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 15 %), dans le Grand-Est (+ 11 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (+ 10 %) avec toutefois de grandes disparités en fonction des départements.
Cependant, à l'échelle de tout le pays, la hausse moyenne s'établit "seulement" à 5%. Explication : il y a eu début 2019 une importante surmortalité dûe à une épidémie de grippe particulièrement virulente. En revanche, la grippe a beaucoup moins tué début 2021, conséquence sans doute des gestes barrières adoptés pour lutter contre les contaminations au coronavirus, et qui se sont avérés protecteurs contre la grippe.