Créations d'entreprises, réorientations : malgré une situation complexe, ces Alsaciens se sont lancés

La crise sanitaire que nous vivons depuis près d'un an et les confinements successifs ont été l'occasion, pour certains, de remettre en question leur vie professionnelle. Quête de sens, volonté de développer le contact humain... Rencontre avec ces Alsaciens qui ont décidé de changer de vie.

"Bonjour, Pascal !", lance Sandrine Forrler, tout sourire. Chaque mois, elle se rend chez son client Pascal Kertzinger, gérant de PK Concept, une entreprise de couverture et de zinguerie située à Woerth. "Alors, tout s'est bien passé depuis la dernière fois ?", lui demande-t-elle. Les deux s'installent au bureau du gérant et commencent à discuter. La mission de Sandrine Forrler : accompagner son client au niveau de la gestion de son entreprise. "Pascal a l'habitude de faire les choses à sa manière. Je suis là pour apporter un regard extérieur à ses méthodes et pour lui en conseiller d'autres". L'objectif ? "Améliorer la rentabilité de l'entreprise", en premier lieu, explique Sandrine Forrler. "Moi, je suis un homme de chantier, je sais travailler avec mes mains mais je n'ai pas appris énormément lors de ma formation concernant le management, notamment la gestion d'équipe etc. Sandrine nous apporte ce savoir-faire. Et au bout de deux mois, on sent déjà les améliorations !" assure Pascal Kertzinger. 

Ce soutien lui apporte aussi beaucoup moralement. "On dort mieux, avec ma femme !", dit-il dans un éclat de rire. En 10 ans, leur entreprise s'est beaucoup développée. "On a 15 employés, à présent. On n'arrivait plus à gérer toute l'entreprise seuls, c'est la raison pour laquelle on a fait appel à Sandrine", explique-t-il. Cette activité, Sandrine Forrler l'a débutée très récemment. Avant, elle a travaillé pendant 20 ans dans une même entreprise. Ne se sentant plus à sa place, elle s'est lancée dans un bilan de compétences. Après plusieurs mois, sa décision était prise : dorénavant, elle aidera les TPE. Elle a créé son entreprise en juillet dernier, en plein covid. Un contexte particulier qui ne l'a pas freinée : "je ne me voyais pas faire autre chose. Dans mon entourage, beaucoup m'ont dit que j'avais du courage, mais pour moi, ça allait de soi. Je me sens alignée à présent !", dit-elle, enthousiaste.

A Strasbourg, Yolande Geyer est coach en évolution professionnelle. Elle constate que cette période est propice à la réflexion, notamment les confinements. "On se retrouve seul avec soi-même, on ne peut plus faire l'autruche", estime-t-elle. "Certaines personnes réfléchissent depuis un ou deux ans à changer quelque chose dans leur vie professionnelle et remettent toujours ce projet à plus tard. Là, on constate que pour beaucoup, ce n'est plus possible de continuer comme ça, qu'il leur faut du changement !" C'est exactement le cas de Christelle Rauch. Cette gestionnaire sinistres dans les assurances a eu un délic pendant le deuxième confinement. "Seule dans mon bureau, chez moi, derrière l'ordinateur, j'ai compris que ce n'est plus ce que je voulais". Elle en est à sa troisième séance avec Yolande Geyer. "Pour l'instant, je n'ai pas de métier précis en tête, mais il est clair que je me dirige vers le social", exprime-t-elle. 

Davantage de contact humain, c'est aussi ce qui a poussé Marilyn Flecher, habitante d'Ohnenheim, à lancer sa propre entreprise. "J'étais secrétaire de mairie pendant 8 ans. Autour de moi, on me sollicitait beaucoup pour remplir des papiers, m'occuper de démarches administratives... au bout d'un moment, je me suis dit : pourquoi ne pas faire ça à plein temps et quitter la mairie ?". Elle se rend chez ses clients, dans le Ried et même au-delà. "Le plus souvent, je m'occupe directement des démarches chez les particuliers. Mais ils peuvent aussi me donner des classeurs à trier, par exemple, ce que je fais chez moi". Marilyn Flecher a quitté son poste de secrétaire en mairie il y a quelques semaines seulement. "Je n'aurais jamais pensé que moi, j'oserais lancer mon entreprise !", assure-t-elle. "Ca s'est fait ainsi, et j'en suis très heureuse", conclut-elle. En pleine crise du coronavirus, ce projet abouti apparaît comme une belle manière de tirer du positif d'une situation totalement inédite et complexe. 

 

 

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