Déconfinement : les cinémas lorrains veulent sortir de l'obscurité

Fermés depuis le 16 mars, les cinémas pourront de nouveau accueillir le public à partir du 22 juin prochain en respectant un protocole sanitaire strict. Comment cela va se passer ? Exemple avec des gérants et des programmateurs de cinémas, impatients de rouvrir leurs salles obscures en Lorraine.

Il nous tarde de pouvoir de nouveau faire rêver les gens 

Alexis Fauchez, directeur de l'UGC Ludres

A quelques jours de leur réouverture, le 22 juin 2020, les cinémas sortent de leur confinement. Pour l'heure il faut dépoussiérer, nettoyer, installer si besoin des plexiglas, des marquages au sol, vérifier que tout le monde aura sa dotation en masque et se plier au protocole sanitaire prévu.  "On doit respecter le protocole et rassurer les spectateurs en espérant qu'ils soient au rendez-vous", nous explique Alexis Fauchez directeur des UGC de Ludres dans l'agglomération nancéienne et de Saint-Jean en centre-ville de Nancy qui à eux deux drainent un million de spectateurs en moyenne chaque année.

Pour respecter la distanciation sociale imposée, le cinéma ne prévoit pas de condamner un siège sur deux mais de placer les spectateurs. "Vous avez le droit de venir en famille dans ce cas on ne va pas vous séparer" nous précise l'exploitant qui envisage un remplissage de 50% de ces 4.000 fauteuils, c'est à dire le maximum prévu par le protocole sanitaire. Pour éviter les contacts l'utilisation des bornes pour l'achat des places sera également à privilégier.

"On espère que les gens auront envie de sortir, on va au cinéma pour rêver, pour qu'on nous raconte des histoires pour se détendre et s'évader, il nous tarde de pouvoir de nouveau faire rêver les gens" s'enthousiasme Alexis Fauchez.

Le problème pour les exploitants, c'est que le mois de juin n'est pas un mois où la fréquentation est importante mais il y a habituellement la fête du cinéma juste avant l'été qui cette année a été annulée.

Pour faire revenir les spectateurs dans les salles obscures, la Fédération nationale des cinémas français a produit pendant le confinement une série de vidéos où actrices et acteurs parlent sur un format court de leurs expériences personnels de cinéma et de leur envie d'y retourner puisqu'il s'agit bien là de susciter le désir... L'initiative s'intitule #On ira tous au cinéma, exemple avec Marina Foïs :

 

Les spectateurs seront-ils au rendez-vous ?

Il ne faudrait pas qu'il y ait une deuxième vague sinon on ne s'en relèvera pas

Bryan Lengrand, directeur du cinéma Le Caroussel à Verdun 

C'est la question qui inquiète les professionnels du cinéma car pendant le confinement les amateurs de cinéma, qu'ils soient purs cinéphiles ou amateurs de films grand-public ont trouvé d'autres façons de vivre le cinéma via les plateformes de streaming et la VOD notamment. "Beaucoup de spectateurs ont été en quelque sorte détournés des cinémas par les plateformes, pourquoi y retourneraient-ils? " s'interroge Michel Humbert, défenseur historique des cinémas d'art et essai, aujourd'hui programmateur du Klub à Metz.

"Ce sont souvent les gros films qui font parler de cinéma et cela a des retombées sur les plus petits qui profitent de cette envie de cinéma du public mais il n'a pas de sorties de gros films marquants prévus pour les semaines à venir, car les films américains sont à l'arrêt, je pense donc que ça va être plus difficile pour les petits films dans ce contexte. Mais on a des habitudes culturelles ancrées en France, par exemple on va deux fois plus au cinéma que les allemands il faut voir si le public revient, on n'en sait rien pour l'instant".

De son côté le directeur du cinéma Carrousel à Verdun croit déjà savoir que les premières semaines seront très calmes, d'autant que seules la moitié des places pourront être vendues selon le protocole sanitaire. Les professionnels comparent cette reprise à celle des restaurateurs qui n'ont pas fait le plein depuis le 2 juin et puis il y a le masque à porter pour les spectateurs, pas en salle mais pour se déplacer comme dans les restaurants, à voir si cela va dissuader les cinéphiles de retrouver le chemin des salles obscures.

"Je pense que l'expérience de voir un film dans une salle de cinéma reste unique, rien ne pourra remplacer ça", se rassure néanmoins Bryan Lengrand directeur de ce cinéma indépendant à la programmation très variée qui compte huit salles mais "il ne faudrait pas qu'il y ait une deuxième vague sinon on ne s'en relèvera pas".

Les grosses productions comme Mulan de Niki Caro et Tenet de Christopher Nolan ne sortiront pas avant mi-juillet, avant les gérants de salle de cinémas auront essentiellement des films français à l'affiche parmi lesquels De Gaulle de Gabril Le Bomin qui pourrait drainer des spectateurs en salle d'après les programmateurs.

 

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