Depuis le déconfinement, l'urbex explose, les dégradations aussi

L’exploration urbaine (urbex pour urban exploration) se démocratise spécialement en Lorraine depuis plusieurs années, mais les dégradations des lieux prisés des passionnés se multiplient. Plus encore depuis le déconfinement.

Tag sauvages, débris de verre et canettes, et même incendie parfois. Les "urbexeurs", comme ils se nomment dans le milieu, regrettent des dégradations qui se font de plus en plus nombreuses sur les lieux d’exploration qu’ils affectionnent. "Depuis que l’urbex s’est démocratisé, les lieux tournent beaucoup plus facilement et se dégradent plus vite" constate Axel, un urbexeur qui tient un compte instagram comme beaucoup de ses congénères. Ce passionné connaît bon nombre de maisons abandonnées, manoirs, usines, châteaux, forts, anciens sites militaires de la région, et notamment en Moselle riche en la matière. Depuis 3 ans, il explore ces lieux. "Je vois vraiment la différence sur beaucoup de sites que je fréquente quand j’y retourne" se désole-t-il.

Depuis le déconfinement notamment, et le retour des beaux jours, les actes de vandalisme se multiplient. L’incendie de la "Villa Couturière", haut lieu de l’urbex lorrain, témoigne du délabrement de cet étrange patrimoine.

L’urbex est une activité de passionnés. Le travail de préparation est long et fastidieux. Repérage et matériel adéquat pour sortir sont indispensables. L’urbexeur lorrain rappelle que "la pratique demande un savoir-faire, une certaine prudence, et de s’équiper en conséquence" à l'inverse de nouveaux arrivants souvent peu soucieux des lieux qu’ils visitent. La recherche de lieu est complexe, "en recroisant des lieux sur Google earth et Google maps, en étudiant les photos sur les forums ou tout simplement en explorant en voiture", mais c’est peut-être aussi le mérite et la juste récompense du véritable explorateur.

Les motivations de l’exploration urbaine (et rurale) sont assez diverses. Découvrir des lieux historiques comme ce youtubeur bien connu de Moselle, immortaliser des vestiges grâce à la photo empreinte d'une touche autant mélancolique qu'esthétique ou encore rechercher l’aventure et l’émotion d’une ambiance particulière. C’est l’objectif de Pascal par exemple, passionné de paranormal. Avec quelques amis, ils ont commencé il y a quelques mois à explorer des lieux abandonnés avec un matériel particulier, à la recherche de phénomènes qui sortiraient du naturel. Un chasseur de fantôme en somme, évoque-t-il avec un sourire. "J’ai une lampe UV, un enregistreur numérique et une caméra 4K", raconte-il. Lui aussi déplore les déchets et autres dégradations laissés sur les lieux d’explorations.

"C’est une pratique souvent illégale: dangereuse physiquement, mais surtout pénalement", rajoute le fondateur du groupe Facebook Urbex Lorraine (plus de 1500 membres) semblant vouloir décourager les moins sérieux. Le passionné, qui souhaite garder l’anonymat pour entretenir l’esprit underground de la pratique, précise qu'il est essentiel de ne pas divulguer les sites, pour entretenir et préserver le charme insolite de tous ces lieux abandonnés.

En tout cas, les nouveaux arrivants dans cette communauté aussi hétéroclite que mystérieuse ont augmenté à l'occasion du déconfinement. Depuis, une bonne centaine de membres a rejoint la page Facebook Urbex Lorraine qui est loin d'être le seul regroupement de fan sur internet.
Parmi les anciens désormais, Axel se satisfait du confinement: "Il m'a permis de prendre du temps pour rechercher des endroits à explorer" avant de repartir dès la crise sanitaire passée. Et c'est aussi ce besoin de prendre l'air après deux mois d'immobilité qui a encouragé les nouveaux arrivants comme Thibault à s'y mettre. "On avait cette idée avec un ami, on avait des fourmis dans les jambes, on avait envie de bouger, on y est allés dès la fin du confinement !".

 

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