Âgés de 9 semaines, ils suivront une formation de deux ans avec leurs maîtres-chiens au sein de l'équipe cynotechnique des pompiers de la Marne.
Leurs petites truffes sauveront bientôt des vies. Saïko et Spyke sont deux Malinois d'à peine neuf semaines. Ils sortent tout droit de l'élevage de la roche de l'Empereur, au nord de Sainte-Menehould, où ils ont été sélectionnés pour intégrer l'équipe cynotechnique des pompiers de la Marne. "On prend des Malinois pour leur gabarit et leur caractère, parfaits pour nos missions", détaille Jean-Luc Lengelle, le responsable de l'équipe cynotechnique.
"Ils sont plus légers que les Bergers allemands, et sont nerveux et impulsifs, ce qui est idéal. C'est un peu la Ferrari du chien de travail pour ce qu'on fait !", ajoute-t-il. Un caractère spécifique, auquel les maîtres-chiens doivent être attentif. "Le Malinois est si intrépide que ça ne le dérange pas de mourir au travail. C'est pourquoi nous devons les dresser pour les sensibiliser au danger", précise Jean-Luc Lengelle.
L’équipe cynotechnique s’est agrandie ce dimanche avec l’arrivée de 2 chiots malinois âgés de 9 semaines. Saïko, du Sergent Christophe Gérand du CSP Châlons, et Spyke, du Caporal Frédéric Grebert du CSP Reims Witry. Ils entament leurs 2 ans de formation au sein de l’équipe. pic.twitter.com/68skrCU79k
— Sapeurs-pompiers de la Marne (@SDIS51) July 7, 2021
Une formation de deux ans
Les deux chiots débuteront leur formation dès septembre pour une formation de deux ans. Ils sont recrutés quand les autres membres de l'équipe atteignent l'âge de 8 ou 9 ans, le temps que les nouvelles recrues soient opérationnelles. Si les pompiers les adoptent très jeunes, c'est pour qu'ils apprennent très vite à être sensibles aux bruits environnants (camions, tronçonneuse, trafic) et au contact humain.
Les canidés doivent également s'habituer à "aimer retrouver un étranger", comme lorsqu'ils devront, plus tard, retrouver des victimes dans des décombres ou lorsqu'elles sont immergées. "On travaille sur l'effluve humain", explique Jean-Luc Lengelle. "Il émane de chaque corps, vivant ou mort, de l'effluve, c'est-à-dire une odeur spécifique que le chien doit apprendre à reconnaître."
En deux ans, les chiens et leur maître devront passer plusieurs examens. Car les chiots ne sont pas les seuls à être formés, leurs maîtres aussi apprennent le métier. Ils montent ainsi progressivement en compétences. D'abord, le chiot apprendra à reconnaître des effluves humains et à aboyer quand il les sent. Ensuite, il devra rechercher une personne ensevelie, puis une personne égarée. "Comme nous sélectionnons les chiots sur la race et leur caractère, il est très rare qu'ils ne réussissent pas leur formation", constate le pompier. De leur côté, les maîtres-chiens sont aussi évalués.
Uniquement des mâles
Spyke et Saïko sont deux petits mâles. Dans l'équipe des six Malinois, il est trop difficile d'intégrer une femelle, estime le responsable de l'équipe. "Quand elles ont leurs chaleurs, il arrive qu'elles aient des pertes. Sur le terrain, cela veut dire que si des mâles travaillent avec elles, ils ne sentiront que ça." Jean-Luc Lengelle préfère laisser les femelles à l'adoption, plutôt que les opérer. "Ça me ferait trop mal au cœur", concède le passionné, qui fait partie de l'équipe cynotechnique depuis 2000. En 21 ans, il en a vu passer des jeunes truffes. Sans jamais perdre "les étoiles dans les yeux" des premiers jours.