Pendant des siècles, les Ardennais ont vécu au rythme des ardoisières, les usines dans lesquelles l'ardoise était extraite et traitée par des ouvriers. Retour sur cette période glorieuse de l'histoire des Ardennes.
La dernière usine a fermé ses portes en 1971. Pourtant, les ardoisières ont contribué au développement économique des Ardennes. Il faut remonter au XIIème siècle pour retrouver les premières traces d'exploitations d'ardoises. Au départ, ces extractions se faisaient à ciel ouverts puis elles sont devenues souterraines.
A Rimogne, il existait six sites d'extractions. Celle de la grande fosse est alors la plus exploitée avec 30 à 35 millions d'ardoises de toiture fabriquées lors des années fastes. Aujourd'hui, sur les vestiges de cette ancienne ardoisière, un musée y est installé.
Autrefois, pour extraire cette roche métamorphique, les ouvriers pouvaient travailler à plus de 600 m de profondeur. Au fond, des hommes et parfois des enfants de 12 ans creusaient pour y extraire la précieuse roche. A l'époque, on devenait ardoisier de père en fils.
A la surface, le travail était moins rude. On y trouvait des femmes parmi les fendeurs et les débiteurs. Des générations entières ont ainsi vécu au rythme de l'extraction d'ardoise.
Des facilités de transport grâce à la Meuse
Le site de Fumay est fermé au public. Situé sous les maisons du centre-ville, le site de l'ardoisière des Rochettes abrite pourtant une roche d'une qualité rare, réputée pour être facile à extraire et découper. Pour leur couleur aussi, car les ardoises sont de couleur violette, ce qui a fait la renommée du bassin de Fumay.
Pour exporter leurs produits en Allemagne, Belgique ou encore Pays-Bas, les Fumaciens ont profité de la proximité avec la Meuse. A partir du XIXème siècle, le fleuve était aussi utilisé comme source d'énergie pour faire tourner les machines de pompage.
L'économie était prospère mais les guerres et la crise financières des années 1930 ont entraîné un net ralentissement et conduit à des fermetures de fosses. A Fumay, Rimogne, Haybes, Monthermé, Harcy, huit siècles durant, des hommes, des femmes et des enfants ont donné leur vie aux ardoisières.