Aujourd'hui l’un des plus grands réservoirs artificiels d’eau d’Europe, le lac du Der-Chantecoq fut construit à la fin des années 60 pour protéger Paris des inondations. Mais il est devenu avec le temps l’une des plus grosses destinations touristiques de la région.
S’il est aujourd'hui l’une des principales destinations touristiques de la Champagne-Ardenne, le lac réservoir du Der-Chantecoq n’a pas toujours été là. Au contraire, au début des années 60, sur cette zone, à la croisée de la Marne et de la Haute-Marne, un peu plus de 300 habitants vivent, au milieu du bocage. Dans les années suivantes, les trois villages dans lesquels ils vivent, Champaubert-aux-Bois, Chantecoq et Nuisement-aux-Bois disparaissent. Les habitants sont évacués, leurs demeures rasées et les décombres brûlés. Des digues sont construites, ainsi qu’un système de détournement de la Marne. En 1972, le lac du Der est inauguré, et surtout : mis en eaux.
Aujourd’hui, peu de vestiges subsistent des trois villages engloutis. Derniers témoins de cette communauté : l’église de Champaubert, construite en hauteur elle a été sauvée des eaux. Les touristes peuvent toujours la voir, sur la presqu’île qui porte le nom de l’ancienne commune. Et l’église de Nuisement-aux-bois. Plus ancienne église en pans de bois de Champagne, elle a été démontée et entièrement remontée sur le bord du lac. Aujourd’hui, on peut la visiter dans le village-musée du Der.
Ces années de construction ont longtemps représenté un traumatisme pour les habitants expropriés, leurs familles et les villages voisins. Pour convaincre les habitants de ce coin de Champagne-Ardenne du bien-fondé du lac réservoir, les autorités ont rapidement imaginé un nouvel avenir pour la région : elle allait devenir une destination touristique. Mais si ce projet a été imaginé dès la fin des années 60, il a fallu des années, et même des décennies, avant que les infrastructures touristiques ne soient développées comme elles le sont aujourd’hui. Les plages du Lac du Der ont été aménagées en plusieurs vagues, notamment le site de Champaubert et son port pour bateaux à moteurs.