Condamnés à rembourser une partie de leurs indemnités allouées en 2010 par le conseil des Prud'hommes, les ex-salariés d'Ardennes Forge ont décidé d'adresser un courrier au Président Macron. Leur objectif : que "demain, plus aucun salarié ne puisse se retrouver dans cette monstrueuse situation".
Leur visite au ministère du Travail n'a pas été fructueuse. Au bout de leurs ressources, les ex-salariés d'Ardennes Forge ont adressé un courrier au président de la République ce mardi, dans lequel ils expriment leur écœurement.
"Nous voulons que notre histoire serve d'exemple"
Contacté par la rédaction de France 3, Denis Coune, responsable de l'association, espère que ce courrier permettra l'intervention d'Emmanuel Macron auprès de l'AGS, le régime de solidarité qui paie les sommes dues à des travailleurs lorsque l’employeur est en redressement ou en liquidation : "Ce que nous voulons, c'est que notre histoire serve d'exemple. Aucun salarié ne doit plus jamais se retrouver dans la situation que nous vivons aujourd'hui."
Les ex-salariés ont été condamnés à rembourser une partie des indemnités, s'élevant à 900.000 euros, qui leur avaient été versées en 2010. Les sommes peuvent atteindre jusqu'à 20.000 euros par salarié.
"Nous sommes les victimes d'un système (…) qui, dans le cas présent, permet paradoxalement de déclarer très lourdement coupables des individus reconnus par ailleurs victimes par deux et notamment au pénal", écrivent les responsables de l'association des indignés d'Ardennes Forge au nom des 47 ex-salariés concernés.
Eviter une intervention des huissiers
C'est la mort dans l'âme que les anciens travailleurs d'Ardennes Forge avaient finalement accepté fin juillet dernier de présenter leurs cas personnels devant la justice. Chacun a soumis un dossier à l'AGS sur sa situation personnelle.
"C'est à contrecœur que nous avons décidé de faire intervenir nos situation personnelles, pour éviter d'en arriver aux saisies d'huissiers", confie Denis Coune.
Et de conclure : "Une intervention du Président serait notre dernière chance. Il ne faut plus jamais qu'un salarié ne revive cela."