Ferme Ebersold à Eckwersheim : revivre après l'incendie

Le 30 juin dernier, un incendie a ravagé la ferme Ebersold à Eckwersheim. Début septembre, les agriculteurs sinistrés ignorent encore ce qu'ils toucheront de l'assurance, et savent qu'ils ont beaucoup perdu. Mais avec le soutien de nombreux amis, ils avancent courageusement, pas à pas.
 

Il faisait plus de 40°, ce dimanche 30 juin en fin d'après-midi, et le vent soufflait. En quelques minutes un incendie d'une rare violence a détruit 3.000m2 de locaux techniques et de magasins, ainsi que toutes les machines. Selon les premières expertises, un arc électrique serait à l'origine du sinistre. Mais en est-il la cause, ou l'une des conséquences ? Difficile à dire, vu l'ampleur des dégâts, même si deux autres incendies dans la même commune, à quelques jours d'intervalle, laisseraient envisager une piste criminelle. Deux mois plus tard, les agriculteurs sinistrés, Marc et Clarisse Ebersold, ne savent toujours pas ce que l'assurance leur versera, mais ils ont bien conscience qu'ils ne récupéreront de loin pas les 4 ou 5 millions investis. Dans l'immédiat, vu la situation, impossible pour eux de se projeter dans l'avenir. Heureusement, ils sont soutenus par de nombreux amis et voisins, qui les aident à gérer le quotidien le mieux possible, et avancer, même modestement.
 


 
"Ici on avait la machine pour trier les asperges, là les laveuses, les éplucheuses. Là encore, les frigos… Il n'y a plus rien…" Deux mois après le sinistre, Marc et Clarisse Ebersold ont encore du mal à réaliser l'ampleur de la catastrophe. Tout leur outil de travail parti en fumée, le 30 juin dernier. Du magasin de vente à la ferme, des locaux de transformation, des bureaux, des chambres pour les saisonniers, des engins agricoles et des véhicules, il ne reste rien. Sauf des carcasses carbonisée, et des éclats de verre au sol. "L'aluminium n'a même pas fondu, il s'est volatilisé, précise Marc Ebersold. La force de la fournaise était trop forte. Je n'aurais jamais imaginé que ce soit possible (…) On sait aussi qu'on est mal assurés, et aujourd'hui, on n'a plus rien."

Seul baume au coeur : la maison d'habitation, juste à côté des bâtiments calcinés, a été épargnée. Ainsi que leur chien, miraculeusement sorti vivant des décombres. Dès les premiers jours, amis et voisins étaient là, désemparés mais prêts à aider comme ils le pouvaient. Les deux premières semaines, l'un est venu chaque jour leur apporter à manger. Un autre leur a prêté une camionnette, pour qu'ils puissent continuer à vendre leur production au marché. Car dans les champs et sous les serres, les légumes et les fruits continuaient à pousser et mûrir. Mais comment récolter et désherber, quand il n'y a plus de machines ? Et conserver les denrées, sans frigo ?  
 


Rapidement, les amis et connaissances bénévoles se sont organisés. Pour ramasser les pommes de terre, ils ont imaginé des journées de libre-cueillette. Une trentaine de personnes ont distribué des dizaines de milliers de tracts dans les communes au nord de Strasbourg, et accueilli durant quatre samedi d'innombrables clients venus chercher les pommes de terre en plein champ. Le prix, très attractif, n'était pas destiné à générer de gros bénéfices pour les Ebersold, mais du moins, la récolte n'a pas été perdue.    
 


Pour pallier l'embauche de saisonniers, impossible financièrement, les bénévoles se relaient aussi une à deux fois par semaine pour cueillir les fruits et légumes destinés aux marchés et à la vente directe. "Il faut qu'on les aide à remonter la pente", explique Sonia Denorre, l'une des bénévoles. De son côté, l'association des Jardins de la Montagne Verte vient très régulièrement pour le désherbage. "L'élan de solidarité pour Clarisse et Marc est fort, car ce qui leur est arrivé nous touche beaucoup", ajoute un autre bénévole, Jacky Landmann qui prévoit, lui, d'organiser une soirée dansante en octobre avec son orchestre Variety's, au profit de la famille Ebersold. Par ailleurs, une cagnotte mise en ligne est destinée à soutenir financièrement les quatre salariés qui vivaient à la ferme, actuellement au chômage technique.

Les bénévoles ont bien conscience que toutes ces aides ne suffisent pas. Mais elles permettent à Marc et Clarisse Ebersold de gérer le plus urgent, d'avancer à petits pas, et de se relancer dans quelques projets, aussi modestes soient-ils. "Tant qu'on ne sait pas combien on touchera de l'assurance, on ignore comment on peut continuer, dit Clarisse Ebersold. Mais dans l'immédiat, elle recherche un bâtiment modulaire, type Algeco. "… pas trop cher, précise-t-elle, pour recréer un magasin d'ici fin septembre. Afin que les clients puissent continuer à chercher les légumes, et que les affaires continuent."
 


Car avec l'automne, un petit magasin sera nécessaire pour compléter l'offre de libre-cueillette à la ferme, qui a continué à fonctionner tout l'été. Tous les jours sauf le mardi, il est possible de venir récolter soi-même tomates, poivrons, aubergines et courgettes, et bientôt des pommes. Et de rencontrer Marc et Clarisse Ebersold sur les marchés : les mercredis et jeudis à Hoenheim, et les samedis à Vendenheim ainsi qu'à Strasbourg-boulevard de la Marne.
 

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