France - Allemagne, un chemin de la frontière aux vertus apaisantes

Le long de la frontière entre la France et l'Allemagne, nombreuses sont les propositions de marches en hommage à la paix retrouvée entre les deux pays. Entre balade et randonnée, nous avons chaussé les baskets pour l’amitié entre les peuples.
 

Il y a d’abord cette randonnée entre Berviller-en-Moselle en France et Berus en Allemagne. Sept kilomètres d’un parcours qui relie les deux pays à travers champs dans une boucle très symbolique. Tout le long, des stèles, des marques laissées par les habitants rappellent qu’il y a 80 ans, emprunter ce sentier, c’était entrer en guerre.


Le "chemin de la frontière"  est essentiellement connu des gens du coin. Allemands et Français l’empruntent aujourd’hui sans visée politique, ni hommage particulier. Pour le plaisir de la marche et les vertus du grand air.

Pourtant, à qui veut voir, s’offrent ces mains d’enfants moulées dans le béton à même le sol, œuvre d’Anni Kenn-Fontaine, une artiste de la région ou encore, de manière plus imposante, le Monument des grands Européens érigé en 1970. Le drapeau bleu étoilé est élimé. Comme un symbole.


Un kilomètre à pied, ça use, ça use...

Après quelques kilomètres, en terre allemande, une vue imprenable sur la Lorraine voisine interpelle et renvoie à ce présent de paix. L’idée de pouvoir admirer le paysage, sans peur et sous le soleil du printemps, est comme une ode à la divagation et à la réconciliation entre les peuples.

Sept kilomètres, c’est une distance qui permet de s’évader. Certains y verront avec légèreté l’occasion d’une marche sportive et vivifiante. D’autres se laisseront emporter par leurs pensées. Tout est permis en terre amie.
 

À quarante kilomètres de là, le credo est le même. Se souvenir d’hier en célébrant l’amitié au présent. Bienvenue au jardin franco-allemand de Sarrebruck. On y accède en montant sur les hauteurs de la ville. Un havre de paix ouvert à tous, dont l’entrée est gratuite et qui se veut délibérément ouvert sur l’amitié franco-allemande.

N’y cherchez pas des attractions hors du commun, des jardins merveilleux. Ici, c’est une invitation à la simplicité d’une balade que l’on vous propose. En famille, entre amis ou en solo, ces cinquante hectares de pelouses et de fleurs ne vous promettent qu’un moment de quiétude, bien agréable sous le soleil.

Les joggeurs se régalent de l’espace, les enfants s’amusent sur les allées bitumées permettant toutes les fantaisies en trottinette, les amoureux squattent les bancs devant les fontaines et les parterres de fleurs. Ici rien de clinquant, juste une envie de flânerie.
 


Prisé des transfrontaliers, il est créé à la fin des années 50, quand le référendum sur l’autodétermination de la Sarre fait de cette région un Land à part entière de l’Allemagne. Pour sceller l’amitié entre les deux pays et apaiser les tensions, l’idée d’un parc accessible aux habitants des deux pays devient une évidence inaugurée en grandes pompes par Michel Debré, Premier Ministre français et Konrad Adenauer, chancelier de RFA. Nous sommes alors en 1960.

Aujourd’hui, la vocation politique du jardin s’est patinée. Désormais, aucune obligation militante et mémorielle ne vient perturber l’ambiance. Le jardin de Sarrebruck est un lieu dont on profite sans autre ambition que de passer un bon moment. Une halte au bar franco-allemand rappelle que la frontière est à quelques centaines de mètres. Rien de plus. Rien de moins. Et c’est sans doute cela qui est bon.
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