Pour faire face au terrorisme, l'armée française va recruter 11000 soldats supplémentaires en 2015 et 2016 dont 2000 dans le Grand Est. Un changement considérable dans la région après sept ans de fermetures intensives de régiments et de bases aériennes.
L'armée dans le Grand Est représente aujourd'hui 34000 hommes, 24 régiments et deux bases aériennes (Saint-Dizier et Nancy-Ochey).
Ce sont de jeunes recrues à l’entraînement, arrivées depuis une semaine dans leur régiment à Epinal, et dans leur propre caserne. On les prépare aux combats urbains.
Affronter des groupes qui ne sont pas des armées régulières, c’est devenu l’une des priorités de l’armée française. Le danger terroriste a d’ailleurs conduit à mettre un coup de frein brutal à la baisse des effectifs. Le premier régiment de tirailleurs compte 960 soldats et attend des renforts.
Par décision du président de la République, suite aux attentats de 2015, tous les régiments de l’armée de terre vont bénéficier d’une compagnie ou d’un escadron supplémentaire.
La carte des contrats de restructuration des sites de défense rappelle que l’est de la France a été la région la plus touchée par les réductions d’effectifs, accélérées depuis 2008.
Lorsque l’armée part, l’Etat aide financièrement les territoires touchés, avec plus ou moins d’efficacité.
Cinq ans après la perte des 950 soldats du 13ème régiment de Dragon parachutistes Dieuze, 3700 habitants peinent à se remettre du choc, malgré l’implantation d’un centre de formation de l’armée, comptant une centaine d’instructeurs.
Malgré les quatorze millions d’euros versés par l’Etat et la création d’une zone d’activité, le redressement économique y est difficile.
En revanche, Metz, qui a perdu 5000 soldats, reprend des couleurs. Les aides financières de l’Etat y trouvent un terrain économique plus dynamique.
De quoi donner un peu d’optimisme à Châlons-en-Champagne, l’une des dernières villes de l’Est touchée par les restructurations militaires et qui a perdu en 2015 sa préfecture de région et un millier de soldats, les derniers.
En revanche, l’avenir paraît assuré pour les implantations militaires encore en place dans le Grand Est. L’activité des soldats y est même intensive : 2000 d’entre eux sont engagés dans les conflits extérieurs et 1500 dans l’opération " Sentinelle " pour surveiller les sites à risques en France.
Au 1er régiment de tirailleurs d’Epinal, on prépare les fondations des bâtiments qui accueilleront les nouveaux soldats, un chantier qui ne sera pas le seul dans l’Est et une mue fondamentale après des années d’abandon de sites militaires par une armée en peau de chagrin…