Régime sec à Grandfontaine pour une partie des villageois. La source qui alimente la vingtaine de maisons et deux hôtels ne suffit pas. C'est une des conséquences de la sécheresse mais il faudrait aussi revoir tout le réseau.
Jaccuzzi et piscine à 700 mètres d'altitude ! Au Donon, les clients de cet hôtel apprécient, comme si la ressource en eau était ici illimitée. Le patron a d'ailleurs de nouvelles idées chaque année, lui qui a agrandi son établissement, petit à petit, depuis 2009.
Pourtant, l'eau se raréfie. La source qui alimente l'hôtel de Thierry Grandgeorges était initialement prévue pour deux maisons forestières. Aujourd'hui, elle approvisionne plus de cent cinquante personnes. En plein été, le débit ne suit plus.
C'est donc par camion citerne que l'eau arrive une fois par semaine depuis la mi-juillet. Coût de l'opération : entre 400 et 600 euros par livraison, entièrement financée par la mairie, sans aucune participation des bénéficiaires. "C'est pour cela qu'on a fait un courrier aux habitants du Donon, pour leur demander de participer, raconte le maire de Grandfontaine, Philippe Remy, bon ils ne se précipitent pas... mais on n'aimerait qu'ils soient un peu plus sympathiques envers les habitants de Grandfontaine, on aimerait qu'ils participent".
Car à Grandfontaine, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Près du Donon, les habitants sont raccordés à la source de l'ONF et n'ont jamais payé pour leur consommation d'eau, alors que plus bas dans le village, l'eau provient d'une autre source.... payante. Une source où le débit est suffisant, où il n'y a pas de risque de pénurie. D'ailleurs les travaux ont commencé pour que cette eau parvienne jusqu'au Donon. A partir de septembre, il en sera fini de la gratuité. "C'est normal, reprend le maire, tout paye pour son eau, c'est normal que les habitants du Donon aussi".
En attendant, les collectivités vont débourser 800 000 euros pour installer deux surpresseurs et raccorder les maisons du Donon. Mais ensuite, chacun devra payer son eau. Pour l'hôtelier, cela représente entre 20 et 30 000 euros de charges supplémentaires par an.