Pas de salon de coiffure dans votre village? Pas de problème, il vient à vous! C'est l'idée du "Hair Truck", développée par un coiffeur de Schirrhein : une camionnette, autonome en électricité, avec bac de shampooing, kits de coloration, qui sillonne les villages du Nord de l'Alsace.
Ce jour-là, comme tous les mercredis depuis le mois d'avril, Maxime Harter gare sa camionnette sur la place en-face de la mairie de Hunspach. Il reste une bonne demi-heure au jeune coiffeur avant son premier rendez-vous du matin, juste assez pour installer le fauteuil, le bac, les couleurs... comme dans un vrai salon. "Il faut que tout le matériel soit bien rangé, pour éviter de tomber lorsqu'on roule", explique-t-il. Avec un brin de fierté, il nous montre l'installation à l'arrière du petit camion : une cuve de 250 litres d'eau, un chauffe-eau, des batteries lithium... de quoi être autonome toute une journée. "Avec ça, on peut coiffer n'importe où... même au beau milieu de la forêt!"
Une idée venue d'Espagne et de Thaïlande
A Hunspach, les rendez-vous s'enchaînent tout au long de la journée. Coupes, couleurs, brushings.. Le salon a du succès. Il faut dire qu'il n'y en a pas d'autre à Hunspach. Et c'est aussi le cas à Obersteinbach, Trimbach ou Ittlenheim, où le "Hair Truck" fait étape les autres jours de la semaine, avec au volant (et aux ciseaux) d'autres membres de la famille de Maxime, tous coiffeurs également. A la tête de cette troupe nouvellement itinérante, le père, Arsène Harter. L'idée du "Hair Truck" vient de lui. "J'ai vu cela en Espagne et en Thaïlande il y a une dizaine d'années. Alors, je me suis dit, pourquoi pas en Alsace?" Quelques années de réflexion et 100.000 euros d'investissement plus tard, voilà le salon itinérant sur les routes.
"Travailler, c'est comme un jeu"
Des idées, Arsène n'en manque pas. Coiffeur depuis ses quatorze ans, le quinquagénaire adore son métier. "Pour moi, travailler, c'est comme un jeu." Il est déjà à la tête de trois salons, en dur cette fois-ci, comme à Schirrhein, d'où il est originaire. Et à en croire son épouse, Claudine, il en veut toujours plus. "Je me demande s'il pense à ma retraite un jour.. L'affaire n'arrête pas de grandir, de s'étendre. On n'a pas le temps de s'asseoir à ne rien faire, c'est sûr", dit-elle. D'autant plus qu'Arsène réfléchit déjà à l'achat d'un deuxième "Hair Truck", d'ici quelques mois peut-être.