C'est un club situé dans un petit village, qui a vu grandir des champions. Le club de tir St Wendelin d'Harthouse, près d'Haguenau, compte parmi ses membres, la jeune championne du monde Océanne Muller. Depuis une vingtaine d'années, l'association sportive amasse les trophées.
"On a une championne du monde, c'est l'occasion de montrer qu'on est là!" Hubert Hug ne dissimule pas sa fierté, ce soir-là, lors de la réception officielle en l'honneur d'Océanne, dans le salon d'honneur de la mairie d'Haguenau. La jeune championne de 18 ans revient de Lima avec une médaille d'or et une autre de bronze. Un joli palmarès, après avoir été championne d'Europe et classée 5ème aux JO de Tokyo, tout cela la même année! Le président du club de tir connaît la licenciée du club St Wendelin depuis son enfance. Depuis ses premiers tirs à la carabine, sur les pas de son père.
Il faut dire qu'Hubert Hug ne compte plus les années à la tête de l'association d'Harthouse (la commune fait partie d'Haguenau). Président depuis 1984, il arpente les couloirs du stand de tir de ce petit village durant les entraînements, observant, de loin, les talents émergents. Il nous détaille les trophées remportés par les licenciés du club en compétition, en tir à la carabine ou au pistolet. "Depuis vingt ans, on s'est classés parmi les meilleurs clubs de France", se réjouit-il. Membre historique du conseil d'administration, Francis Furst ajoute : "La politique du club, c'est la compétition. Il ne s'agit pas de tirer comme un cowboy!"
De meilleurs résultats scolaires grâce au tir
Cette année, l'association dénombre 170 licenciés. Parmi eux, de nombreux enfants, à partir de 7 ans, s'entraînent les mercredis après-midi, sous l'oeil bienveillant, mais exigeant, de leurs entraîneurs, comme Jérémy Lepage. Il nous détaille la bonne position de tir : "Les jambes de côté, les pieds alignés avec les épaules... Il faut être très stable et apprendre à gérer son stress." Lydie, 9 ans, nous assure, d'une voix claire, que ce sport l'a aidé à l'école. "C'est bon pour la concentration. Maintenant, je suis plus rapide et j'ai de meilleures notes!"
Autre atout de ce sport, à en croire les tireurs : il est familial. On peut croiser les parents au tir au pistolet à côté des enfants tenant leur carabine. C'est le cas de la famille Kustner, qui vient toutes les semaines. Les quatre membres se sont entichés de cette discipline il y a deux ans, sous l'impulsion de la fille aînée, Lana. Ils n'hésitent pas à s'équiper en matériel, à en croire le costume spécial tout neuf arboré par Lana, et avec lequel elle peine à se mouvoir.. "Mais je vise plus juste", constate-t-elle, engoncée dans son armure de tissu, regardant sa cible numérique.
Un club créé en 1965
Qui sait? Lana figurera peut-être un jour sur les photos des vainqueurs de trophées du club, exposées au mur. Océanne, elle, dispose d'un mur entier, avec toutes les coupures de presse relatives à ses victoires. Les champions comme elle figurent dans un classeur, sur le bureau du président. On y apprend que le club est né en 1965. "A l'époque", se souvient Francis Furst, "il y avait trois clubs de tir à Haguenau. A Harthouse, c'étaient les paysans!" Des "paysans" à prendre au sérieux aujourd'hui. Et fiers du rayonnement de ce club, pour un village aussi petit qu'Harthouse.