Les agriculteurs du Haut-Rhin se sont donné rendez-vous sur l'A36 à Ottmarsheim ce jeudi 1er février 14h, à l'appel de la FDSEA 68, à proximité de la frontière franco-allemande. Le blocage sera maintenu comme prévu, jusqu'au lendemain, malgré l'appel à la levée des barrages suite aux nouvelles annonces du gouvernement.
Après l'A36 la semaine dernière, les agriculteurs du Haut-Rhin se sont donné rendez-vous, ce jeudi 1er février, sur l'autoroute A36 entre Ottmarsheim et Hombourg, à proximité de la frontière franco-allemande. Ils sont près de 300 à avoir fait le déplacement en tracteur en vue d'un nouveau blocage pour une durée de 24 heures, minimum, à partir de 14h. L'autoroute menant à l'Allemagne restera donc coupée dans les deux sens jusqu'à vendredi après-midi.
Jeudi 25 janvier, les agriculteurs du Haut-Rhin avaient bloqué l'A35 au sud de Colmar pour protester contre la hausse des charges, l'augmentation des coûts liés à l'énergie et les accords internationaux qui permettent à des produits du monde entier, n'appliquant pas les normes européennes, d'être vendus sur le marché européen.
Des annonces jugées insuffisantes
Une semaine après, et malgré l'annonce d'aides par le gouvernement, la colère est toujours là. "Nos attentes n’ont pas été entendues. Gabriel Attal se gargarise en nous annonçant de petites demi-mesures, ça ne suffit pas", explique Nicolas Dietrich secrétaire général des Jeunes Agriculteurs 68. L'abandon de la hausse de la taxe sur le GNR (gazole non routier) et la simplification administrative ont notamment été avancés.
Lors d'une conférence de presse tenue à la mi-journée, le Premier ministre a fait de nouvelles annonces. Il est question d'une enveloppe de 150 millions d'euros en soutien aux éleveurs, le renforcement des lois Egalim et la "mise sur pause" du plan Ecophyto. Les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont appelé dans la foulée à suspendre les blocages en France. Mais sur place, à Ottmarsheim, les participants à la manifestation n'en démordent pas. Ils y sont, ils y restent.
Ce n'est pas à coups d'importation qu'on pourra nourrir notre pays et qu'on pourra continuer à vivre.
Nicolas Dietrich, secrétaire général des JA 68
Entre trente et quarante collègues allemands ont prévu de venir renforcer le barrage français, par solidarité. "Sur certains points, on a les mêmes problèmes. Mais notre cause est nationale, la France transpose les normes européennes à sa guise, fait remarquer le syndicaliste, on attend du Président qu'il défende les agriculteurs français avant tout et qu'il se rende compte que ce n'est pas à coups d'importation qu'on pourra nourrir notre pays et qu'on pourra continuer à vivre". Le président Emmanuel Macron est attendu ce jour à Bruxelles où il doit rencontrer la présidente de la commission européenne, Ursula van der Leyen, pour parler du futur de l'agriculture européenne.
L'impact sur le trafic routier
La préfecture du Haut-Rhin annonce que l'autoroute A36 sera fermée à la circulation dans les deux sens de circulation sur le tronçon situé entre la frontière avec l’Allemagne et l’échangeur n°22 (Ottmarsheim) jusqu’au vendredi 2 février 2024 à 23h30. La bretelle d’accès à l’A36 via l’A5 en Allemagne sera fermée à la circulation par les autorités allemandes. L'aire de repos de la plateforme douanière d’Ottmarsheim sera fermée dans les deux sens à la circulation. Le stationnement y sera interdit.
Des déviations seront mises en place par les routes départementales : la bretelle d’accès à l’A36 depuis la RD52 dans le sens Ottmarsheim vers l’Allemagne sera fermée à la circulation.
Dans le sens Mulhouse vers l'Allemagne, les usagers peuvent sortir à l’échangeur n°22 d’Ottmarsheim. Une déviation est mise en place par les RD52 et RD39 pour atteindre l’Allemagne via Chalampé. La bretelle d’accès à l’A36 depuis la RD52 dans le sens Ottmarsheim vers Mulhouse reste ouverte à la circulation.
Jusqu’au vendredi 2 février à 23h30, la vitesse est réduite à 90 km/h pour tous les véhicules sur l’A36, dans le sens de circulation Belfort vers l’Allemagne et entre l’échangeur Peugeot (n°21) et l’échangeur n°22.
La circulation pourrait être rétablie si le mouvement de protestation venait à être levé plus tôt que prévu. En attendant, la préfecture du Haut-Rhin conseille aux personnes qui le peuvent d'éviter de circuler sur ces axes et d'anticiper ou de retarder leurs déplacements.