L’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron a jugé « brutale, soudaine et condamnable » la décision d’Alstom de transférer sa production de trains de Belfort à Reichshoffen.
L'ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron juge samedi dans l'Est Républicain la décision d'Alstom de fermer son site de Belfort "brutale et condamnable" et souligne qu'il n'en a jamais été question lors de ses discussions avec l'entreprise.
Il n'en a jamais été question avant
"J'ai eu, régulièrement, au cours de mes fonctions de ministre, des relations avec les dirigeants d'Alstom. J'ai eu des échanges avec eux encore en juillet dernier, et il n'était absolument pas question de fermer Belfort", a expliqué M. Macron au quotidien régional, dénonçant une décision "soudaine, brutale et condamnable".Alors que l'Etat est actionnaire à hauteur de 20% du capital d'Alstom, M. Macron explique avoir "mis la pression sur Alstom pour préserver l'emploi dans un contexte de surcapacité productive en France dans le ferroviaire". L'ancien ministre dit également ne pas croire à l'hypothèse selon laquelle Alstom chercherait à faire monter la pression pour inciter l'Etat à lui passer des commandes.
Etat actionnaire
"Tous les clients étrangers exigent désormais que la production se fasse au moins en partie chez eux. Alstom doit s'adapter mais ne saurait le faire dans la précipitation et sans concertation", estime-t-il.Les 400 emplois créés par le contrat historique de 1,8 milliard d'euros décroché par Alstom le mois dernier aux Etats-Unis devraient ainsi être localisés dans l'Etat américain de New York, selon l'entreprise.
Emplois délocalisés
Le maire LR de Belfort, Damien Meslot, a écrit vendredi au président François Hollande pour lui demander d'intervenir auprès d'Alstom Transport afin d'amener ses dirigeants "à revenir sur leur décision" d'arrêter la production de trains dans l'usine de la ville d'ici à 2018.Dans cette lettre ouverte, le maire rappelle que le gouvernement s'était "engagé à maintenir le site de Belfort", lors de la visite d'Emmanuel Macron sur place, en mai 2015, demandant à François Hollande "de faire respecter la parole donnée par (son) gouvernement".