A Guebwiller, cinq lycéens sélectionnés pour tourner un court-métrage dénonçant les violences sexuelles

Cinq élèves du lycée Théodore Deck de Guebwiller, sélectionnés au concours Regards de femmes pour leur scénario dénonçant les violences sexuelles, vont pouvoir réaliser un court-métrage dans des conditions professionnelles. Trois jours de tournage sont prévus du 19 au 21 avril aux Dominicains.

Silence on tourne. C’est le titre du scénario d’un court-métrage co-écrit par cinq élèves du lycée Théodore Deck de Guebwiller. Le scénario a été sélectionné parmi 73 autres au concours Regards de femmes organisé par l’association Femmes et Cinéma.

Un travail d'équipe

De décembre à janvier, ces lycéens, 3 garçons et deux filles de première et terminale, se sont retrouvés tous les lundis pendant la pause-déjeuner pour confronter et mettre en forme leurs idées.  Parmi eux, Hugo Cahutillo, élève de 17 ans en terminale, explique : "Ce scénario est le résultat d’un travail d’équipe, chacun a apporté ses idées, qu'on a retravaillées ensuite pour arriver à un consensus." Sur le thème des violences et agressions sexuelles, le scénario du film a ainsi trouvé son chemin, une sorte de mise en abime mettant en scène une jeune actrice en butte avec le machisme de son partenaire lors du tournage d’un court-métrage. Celui-ci outrepasse son rôle en se livrant à des attouchements et en faisant des propositions que la jeune actrice considère comme dégradante.

Pour les assister durant cette phase d’écriture, ils ont pu compter sur l’aide de la professeure-documentaliste, Laurence Desmau. C’est elle qui a proposé aux élèves du lycée qui le voulaient bien de participer au concours. "Ceux qui ont dit oui au projet ont trouvé l’idée très chouette. Ils ont fourni un travail intense, très constructif, avec des personnalités différentes, mais cela ne se ressent pas à l’écriture grâce au travail de discussion", explique Laurence Desmau.

Comme des pros

Le scénario a été relu et validé par la réalisatrice alsacienne Mali Arun. "J’ai donné mon avis, je leur ai dit ce qui ne fonctionnait pas et leur ai proposé quelques modifications, mais au final c'est eux qui avaient le dernier mot, car c‘est leurs idées qui priment". Comme celle de situer l’action aux Dominicains de Haute-Alsace, lieu culturel emblématique de Guebwiller, classé au patrimoine historique. Au tournage, Mali Arun, sera là pour les encadrer avec une équipe légère composée d’une cheffe opératrice et d’un ingénieur son. "Ils vont toucher à tous les métiers du cinéma, costumier, maquilleur, accessoiriste, etc.», explique Mali Arun. Sur le plateau chacun sera un des maillons de la chaîne. Hugo Cahutillo, par exemple,  passionné par l’image,aura la possibilité de toucher à la caméra, sous la coupe de la cheffe opp.

Après les trois jours de tournage prévus du 19 au 21 avril, le film sera monté dans la foulée en mai par un monteur à Paris. "Sur cette phase les élèves ne seront pas trop présents à cause du covid, c’était un peu compliqué d’envisager quelque chose à ce niveau, mais le travail se fera en amont avec un plan de montage", précise Mali Arun.

Promouvoir l'image de la femme au cinéma

Le tournage, le montage et la mise à disposition de professionnels sont financés par l'association Femmes et Cinéma. L'association a été créée en 2014 par deux productrices, Stéphanie Douet et Sandrine Pillon, dans l'objectif de promouvoir et de mettre en valeur l’image de la femme dans le cinéma et l’audiovisuel. "Il s’agit aussi de sensibiliser le milieu du cinéma au manque de femmes techniciennes, que ce soit au niveau des perchistes, des productrices, des réalisatrices, des scénaristes, etc", souligne Esther El Fassi, directrice de l'association Femmes et Cinéma.

La rencontre avec France Télévisions a donné lieu à un partenariat et à au projet d’éducation à l’image qui s’appelle Regards de femmes. "L'intention est de faire écrire à des lycéens des scénarios sur des violences faites aux femmes: violences conjugales, harcèlement, discrimination au travail", précise Esther El Fassi. 

Diffusion sur France Télévisions

Les scénarios sont soumis à un jury de professionnels du cinéma, dont un membre de l’association Femmes et Cinéma, réuni à la fin février. Le jury en sélectionne six. "On finance la présence de professionnels du cinéma dans les classes pour qu’ils puissent réaliser le court-métrage d’une durée moyenne de cinq à six minutes", explique Esther El Fassi.  Le court-métrage sera diffusé ensuite sur France 3, dans l'émission Libre court, dans le courant du mois de juillet.

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