Après 7 ans d'attente, le procès de la maison Albrecht, négociant en vin, s'ouvre à Colmar

C'était un procès très attendu. Celui de la maison Albrecht, négociant en vin basée à Orschwihr et liquidée en 2013. Les juges vont décortiquer, du 4 au 6 novembre à Colmar, cette affaire complexe sur fond d'impayés et de fraudes comptables qui a entrainé d'importantes pertes pour 140 viticulteurs.

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Après presque 7 ans d'attente, le procès de la maison Albrecht s'est ouvert ce lundi 4 novembre devant le tribunal correctionnel de Colmar. Une affaire complexe.

Les juges ont trois jours pour décortiquer le dossier afin d'établir les responsabilités de chacun dans le naufrage de la prestigieuse maison spécialisée dans le négoce du vin, liquidée en 2013. Sa chute a entrainé des pertes pouvant atteindre 150.000 euros pour certains viticulteurs alsaciens.
  

Jean Albrecht ne s'explique pas


"Vous êtes peut-être un bon vigneron mais un mauvais gestionnaire. Vous avez fait de nombreuses erreurs. Vous n'avez pas un caractère facile", répète le juge Jean-Baptiste Polli lors de ce premier jour d'audience. Des propos à l'encontre de Jean Albrecht qui répond invariablement à chaque question : "je ne sais pas". 

Détournements d'actifs, achat et revente à perte, falsification comptable, émission de chèques sans provision, Jean Albrecht comparaît pour avoir commis nombre d’infractions et délits, entre décembre 2009 et novembre 2012. Mais dans le box des prévenus, il n'est pas seul. Son expert-comptable, son commissaire au compte et la représentante de la société d’expertise-comptable sont soupçonnés d'avoir été ses complices à l'époque. 

Pour la justice, il s'agit de comprendre comment délits et infractions ont pu passer inaperçus pendant quatre ans, occasionnant plus de 12 millions de dettes et lésant 140 viticulteurs alsaciens. "Je n'ai pas d'explication", répond Jean Albrecht qui a déposé le bilan il y a 7 ans. Pour le président de l'AVA (l'association des viticulteurs d'Alsace), Jérôme Bauer : "toutes les preuves sont là, et M. Albrecht s'obstine à nier. Il ne sait pas. C'est insupportable pour tous les vignerons qui lui ont fait confiance durant des années. C'est un manque de respect. Nous attendons qu'il reconnaisse et assume ses tords aujourd'hui"

L' ex-expert comptable et le commissaire aux comptes de Jean Albrecht, eux aussi poursuivi, se renvoient la balle. Le procès complexe estime l'avocat de Jean Albrecht, Maître Vadim Hager : "Je pense que juridiquement il y a beaucoup d'arguments à développer et le dossier n'est pas simple. L'instruction a été longue, et l'expertise judiciaire est toujours en cours."

140 viticulteurs lésés

Les préjudices concernent environ 140 viticulteurs qui ont livré raisins et/ou vins en vrac sans jamais être payés. Mais pour ce premier jour de procès, peu ont fait le déplacement. Trois d'entre eux se sont portés partie civile aux côtés de l'association des viticulteurs d'Alsace - qui représente les viticulteurs alsaciens lésés- , la Confédération paysanne et le mandataire judiciaire. Des domaines qui ont connu des difficultés suite à ces impayés. "Jean Albrecht a fraudé pour maintenir son bilan à flôt, et il entraîné dans sa chute de nombreuses personnes, des vies. Il doit la vérité", insiste le président de l'AVA.

Certaines exploitations ont eu recours à des prêts et doivent faire face aujourd'hui à des problèmes de trésorerie. Des familles entières qui vivent, aujourd'hui encore, des situations dramatiques. "Des gens se sont fait interner, d'autres se sont suicidés... L'argent ne les raménera pas, " confie André Schlegel, viticulteur à Soultzmatt (Haut-Rhin) qui s'est porté partie civile.
 

Le procès doit en principe se tenir jusqu'à mercredi 6 novembre dans la salle de la Cour d'assises à Colmar.
 

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