Deux jeunes ont été jugés, le 10 mars 2023, par le tribunal de Colmar pour apologie du terrorisme après avoir porté un maillot de football floqué au nom de Mohammed Merah. Ils ont été condamnés à trois et quatre mois d'emprisonnement assortis d'un sursis probatoire de deux ans.
Le tribunal judiciaire de Colmar a jugé, le vendredi 10 mars 2023, deux Alsaciens de 20 et 23 ans, en comparution immédiate pour apologie du terrorisme. Il leur était reproché d'avoir fait confectionner, en juin 2022, un maillot de joueur de football portant dans le dos le nom de Mohammed Merah, le terroriste auteur des tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012.
Les deux jeunes avaient choisi d'y inscrire le chiffre 7 en référence au nombre de victimes, notamment trois enfants juifs, lors des attentats. Ils les avaient chacun porté à Colmar en 2022, dans des restaurants, mais aussi lors d'un match de football. Une photo a aussi été prise début 2023 puis diffusée sur Twitter.
Dans les téléphones des prévenus, les enquêteurs ont également retrouvé des images du drapeau du groupe terroriste Daech, et de Cherif et Saïd Kouachi, Abdelhamid Abdaaoud, Amedy Coulibaly, les commanditaires des attentats de janvier et novembre 2015 à Paris. Une autre image présentait l'un des prévenus, torse nu, avec écrit "Mohammed Merah serait fier de moi s'il était encore en vie", en légende.
Trois et quatre mois d'emprisonnement
L'un des deux jeunes hommes a par ailleurs été reconnu coupable de détention d'arme de catégorie C, d'un fusil de chasse et de 36 cartouches obtenues clandestinement quelques semaines après la confection du fameux maillot.
Compte tenu de la gravité des faits, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, le Conseil représentatif des institutions juives de France, la délégation de Toulouse, ainsi que le Toulouse FC se sont constitués parties civiles lors du procès.
Les deux jeunes ont été condamnés respectivement à trois et quatre mois de prison assortis d'un sursis probatoire pendant 24 mois avec obligation d'effectuer un stage de citoyenneté. L'un d'eux a également été reconnu coupable de détention illicite d'arme et a interdiction d'en détenir durant cinq ans. Les deux coupables n'ont plus le droit de se contacter.