Dimanche 13 novembre, 200 personnes se sont réunies devant la cathédrale de Colmar pour défendre le dernier kiosque à journaux de la ville. Il doit être détruit pour permettre la réalisation d'un grand chantier par la ville.
"Si nous sommes là, c'est pour sauver le kiosque", scandent les 200 Colmariens sur un air d'accordéon. Ils sont réunis dimanche 13 novembre, place de la cathédrale, derrière une bannière avec un cœur, pour défendre le dernier kiosque à journaux de la ville, et pour défendre aussi Nelly Rivat, leur kiosquière.
La municipalité a décidé de refaire le parvis de la cathédrale, et le petit kiosque n'y aura plus sa place. Il doit être détruit en janvier 2023.
Un kiosque historique
C'est un repère pour beaucoup de Colmariens, puisqu'il est à cet endroit depuis plus de 100 ans. La petite maison était à l'origine le poste de garde de l'hôpital, il a ensuite été déplacé par les Allemands en 1915. Il est composé d’éléments datant de 1744, comme son fronton et ses colonnes en grès des Vosges.
"Merci, merci", dit Nelly Rivat avec un tremblement dans la voix. Elle a pris le micro qu'on lui tend, montée sur les palettes devant son kiosque. "Je ne m'attendais pas à voir autant de monde. Je suis très émue, merci Messieurs, Dames. Et ne dites pas que les jeunes ne lisent pas la presse, il y en a beaucoup qui viennent ici."
Nelly Rivat travaille dans "ce petit bijou", comme elle l'appelle, depuis plus de 22 ans. "J'avais toujours prévenu le maire qu'il faisait quelque chose d'invraisemblable. C'est un lieu de vie, en plein milieu de la ville." La mairie proposera un nouveau kiosque à Nelly Rivat, à une centaine de mètres de là.
Mobilisation et opposition au maire
Mais elle espère que la mobilisation portera ses fruits. "Si ce petit bâtiment pouvait vivre encore longtemps, ce serait mon cadeau de Noël", dit-elle dans un sourire. Des artistes comme le chanteur colmarien Denis Simon, des opposants au maire (LR) de Colmar, des amoureux du patrimoine, des Colmariens attachés à leur kiosque, la manifestation a regroupé une foule hétéroclite qui ne veut pas voir disparaître ce petit kiosque.
La mobilisation se fait aussi sur les réseaux sociaux, une association a été créée et une pétition circule pour essayer d'infléchir la décision de la mairie.