Pour la première fois à la Foire aux vins de Colmar, le club local d'échecs a assuré l'animation. Son meilleur joueur, Maxime Lambach, a eu la dure tâche de jouer contre 10 personnes simultanément.
Avant que les allées de la Foire aux vins de Colmar ne gagnent en visiteurs et surtout en décibels, l'heure était au calme en ce début d'après-midi du 29 juillet 2023. Le club de Colmar Échecs a fait jouer son meilleur atout non pas face à un adversaire, mais bien dix.
C'était la première fois que le jeune Colmarien Maxime Lambach se lançait dans un tel défi. "Et encore, on aurait pu corser la chose en le faisant jouer à l'aveugle : à chaque fois qu'il se présente devant son adversaire, ce dernier lui dit le coup qu'il a joué. Mais là, c'est du niveau des meilleurs mondiaux", commente le président du club Jean-Bernard Borni.
Maxime n'est peut-être pas encore au rang des tout meilleurs, mais avec une septième place aux championnats de France dans sa catégorie, celui qui vient d'avoir son bac n'a pas à rougir. Tourner autour de plusieurs tables pour jouer dix parties en même temps ne l'effraie pas non plus.
Voici dix ans que Maxime joue aux échecs, d'abord avec son père, qu'il bat aujourd'hui régulièrement. "Ça fait un moment d'ailleurs !", sourit le Colmarien. "Ce qui me plait avec les échecs, c'est que les parties ne sont jamais les mêmes. Les stratégies sont super intéressantes aussi."
Le jeune homme fait partie de la génération que le club de Colmar veut promouvoir et faire progresser. Sur les 80 membres du Colmar Échecs, la moitié a moins de 20 ans. "C'est comme pour une langue. Plus on apprend jeune, mieux c'est. La partie cognitive d'un enfant se développe beaucoup plus qu'à l'âge adulte", explique Geoffrey Thalgott, membre du club.
Il va voir directement quelles sont les forces et les faiblesses de son adversaire et saura ce qui est naturel de faire ou pas.
Jean-Bernard BorniPrésident du Colmar Echecs
Grâce à des heures et des heures de travail, Maxime n'a aucune peine à relever son défi du jour. "Un bon joueur comme lui, on peut lui mettre n'importe quelle position devant lui. Il va voir directement quelles sont les forces et les faiblesses de son adversaire et saura ce qui est naturel de faire ou pas", abonde Jean-Bernard Borni, qui voit son club assurer l'animation pour la première fois à la FAV.
Il faut dire que la performance est impressionnante. Le jeune homme passe d'un adversaire à l'autre en restant parfois une seconde devant un échiquier, vingt tout au plus. "La force d'un joueur, ce sont les automatismes. En fait, il cloisonne son esprit", continue le président du club.
Entre les études et les échecs, il faut choisir
"C'est presque insupportable ! Il regarde à peine notre tête et il sait déjà ce qu'il va faire !", sourit un des perdants du jour. Parce qu'en une heure, Maxime Lambach aura éliminé tous ses adversaires du jour, certains au bout d'une quinzaine de minutes seulement. De quoi faire la fierté de ses pairs. "Maintenant, la crainte, c'est qu'il arrête les échecs à cause de ses études. C'est le cas de beaucoup de joueurs", redoute José Martins, un autre membre. "Il faut dire que c'est un sport très frustrant. On progresse d'abord très vite, puis on stagne. Et si on ne pratique pas énormément, on ne parvient jamais à casser ce plafond de verre."
L'intéressé le reconnait, il devrait faire "une petite pause des échecs" à partir de septembre. Une autre activité tout aussi chronophage l'attend : sa première année d'études de médecine à Strasbourg.