Quatre accusés comparaissaient devant la Cour d'assises des mineurs depuis mercredi pour l'assassinat du jeune Afghan en 2022 à Colmar. Ce vendredi 11 octobre, l'auteur du coup de feu mortel et celui qui avait fourni l'arme du crime ont été condamnés à 25 et 20 ans de réclusion criminelle.
Le 14 août 2022, Abdul Quayyem Ahmadzai, un ressortissant afghan de 27 ans, était abattu par un tir de pistolet en pleine rue, à Colmar. Le procès de ses assassins, qui a débuté mercredi 9 octobre devant la cour d'assises du Haut-Rhin, se tenait à huis clos en raison de l'âge du principal accusé, mineur au moment des faits.
Ce vendredi 11 octobre, la cour a suivi les réquisitions du procureur, et a condamné ce dernier à 25 ans de réclusion criminelle, et a également prononcé 20 ans de réclusion à l'encontre d'un second jeune majeur, considéré comme le coauteur du crime. Deux complices ont aussi écopé de 10 ans de réclusion. Le procureur avait requis 5 ans.
La cour n'a pas retenu l'excuse de minorité, ou présomption d'irresponsabilité, du principal accusé, qui lui aurait permis d'écoper d'écoper de 20 ans maximum. Ce dernier pourrait donc faire appel. Tous ont un délai de 10 jours pours pour le faire.
Rappel des faits
Ce réfugié afghan de 27 ans, ouvrier chez Stellantis à Mulhouse, a été victime d'un tir mortel alors qu'il passait un coup de téléphone en bas d'un immeuble de la rue de Berlin, à Colmar, sur les coups de 12h45, le 14 août 2022. Sa mort avait provoqué une vive émotion, et laisse sa famille, une femme et quatre enfants, restée en Afghanistan sans ressources. La victime était à Colmar pour rendre visite à son cousin, qui s'est porté partie civile. Au cœur du drame, l'utilisation de scooters par les accusés jugée trop bruyante par la victime. Une rixe s'en est suivie, se soldant par la dégradation du véhicule.
Quelques temps plus tard, au retour des deux co-accusés, un coup de pistolet automatique de calibre 7,65 a été tiré par celui qui était alors âgé de 17 ans. La victime a été touchée mortellement au thorax. Le second accusé, qui avait tout juste 18 ans au moment des faits, avait fourni et manipulé l'arme du crime, c'est pourquoi il a été considéré comme co-auteur du crime par le procureur et par la cour.
Les deux jeunes présentaient déjà des antécédents judiciaires importants malgré leur jeune âge (7 mentions mineures au casier judiciaire pour le premier), et avaient déjà été incarcérés par le tribunal pour enfants. Deux autres jeunes, alors âgés de 20 et 21 ans, sont considérés comme complices, car ils avaient accompagné les deux autres et avait joué un rôle de surveillance.
Les trois jeunes majeurs au moment des faits encouraient la réclusion criminelle à perpétuité, et le mineur, maximum 30 ans.