Procès pour vols en bande organisée aux assises du Haut-Rhin, des victimes racontent leur calvaire

Lors de la 3e journée du procès aux assises du Haut-Rhin, à Colmar, ce vendredi 5 mai, un couple de septuagénaires mulhousien a été auditionné. Victimes à trois mois d'intervalle d'agression à domicile, les époux racontent à la barre l'extrême violence qu'ils ont subie.

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L'heure est à l'audition des victimes ce vendredi 5 mai, aux assises du Haut-Rhin où neuf accusés doivent répondre de leur implication dans une série de cambriolages commis entre décembre 2018 à mars 2019, entre Mulhouse et Colmar. 

Après avoir surmonté leur hésitation, les époux Halm sont venus témoigner à la barre pour rendre compte du cauchemar qu'ils ont vécu. Photos des hématomes et des plaies à l'appui (voir plus bas), ils racontent tour à tour la violence des coups portés contre eux par leurs agresseurs. Des coups portés lors de deux agressions successives à leur domicile, à seulement trois mois d'écart l'une de l'autre. 

Orange mécanique

Au moment des faits, lorsque leurs agresseurs s'introduisent chez eux, cet hiver 2018-2019, ils sont âgés de plus de 70 ans. Le récit est glaçant, terrifiant. Pluie de coups, menaces de mort, revolver braqué sur la tête, leurs agresseurs ne reculent devant rien pour forcer le couple à ouvrir son coffre-fort. "Les actes sont d'une violence incroyable. Ils ont continué à donner des coups à une personne de 75 ans alors que le coffre était ouvert. C'est de la barbarie", n'hésite pas à dire l'avocat des parties civiles, Me Stéphane Thomann. On ne peut s’empêcher de penser aux images ultraviolentes du film britannique Orange mécanique, sorti au début des années 70.

Didier Halm a oublié le déroulement de l'agression du 18 mars 2019. Pris à la gorge par un des agresseurs, alors qu'il sort de son bain, un grand trou noir a englouti tout souvenir de cette soirée. A la barre, malgré tout, il ne veut rien négliger. "Il faut pouvoir répondre correctement aux questions, ne pas s'emmêler les pinceaux pour dire tout ce qu'on a supporté". 

Son épouse, elle, se rappelle ce déchaînement de violence. En revenant des courses, elle découvre son mari entre les mains de ses tortionnaires. Elle le voit se faire tabasser à coups de manche de pioche ramassé par un des agresseurs dans la cabane du jardin.

C'est elle qui donne le numéro du coffre-fort, son mari, choqué, étant incapable de dire quoi que ce soit. Bijoux et montre de collection léguée par le père à son fils sont emportés. 

Parler pour se libérer

Ce déchaînement de violence gratuite a marqué Mme Halm. Malgré un suivi psychologique, elle en subit encore les conséquences. "J’ai des crises d’angoisse régulièrement, c’est très difficile à vivre. J’espère pouvoir m’en débarrasser après le procès et avoir une vie à peu près normale", confie-t-elle à l'équipe de France 3 présente dans la salle d'audience. 

Dignes et solidaires, les époux Halm racontent leur calvaire à la barre pour se libérer et pour porter la parole d'autres victimes qui n'ont pas la force d'affronter à nouveau leurs agresseurs. "Il y a une dizaine de personnes dans le même cas que nous. Ils ne sont pas tous là malheureusement. Nous parlons un peu pour eux aussi parce que nous avons tous souffert des mêmes agressions et des mêmes violences. J'ai fait plus de dix jours d'hôpital, j'ai souffert et c'est essentiel de pouvoir le dire". 

Didier Halm et son épouse disent, d'une même voix, ne rien attendre des accusés qui, "de toute façon, racontent n'importe quoi". Des accusés, dans le box, qui écoutent sans réaction. Leur audition n'aura été qu'une longue tentative de se renvoyer les responsabilités. Le procès se poursuit au moins jusqu'au mercredi 17 mai. Certains des accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

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