Les agents et les soignants suspendus parce que non vaccinés contre le Covid-19 voient peut-être la fin de leur calvaire avec la levée annoncée de l'obligation vaccinale. Seulement voilà, certains sont écoeurés de n'avoir pas pu travailler 18 mois durant. Céline Florentz, elle, choisit de continuer le combat.
"On survit". La phrase est laconique et lapidaire à la fois. Sans appel. Céline Florentz, agente administrative hospitalière à Colmar a été suspendue le 15 septembre 2021. 18 mois donc. 18 mois que la jeune mère de trois enfants a fait le choix de ne pas se faire vacciner contre le Covid-19 malgré l'obligation vaccinale pour pouvoir continuer d'exercer son métier.
"J'ai pu retravailler quatre mois en 2022 après avoir contracté le Covid, mais c'est tout", explique Céline Florentz. Pas de négociations possibles, ni à Colmar ni ailleurs. Autrement dit, pas de licenciement ni de rupture conventionnelle négociable. "Pourtant, s'ils estimaient que nous étions un danger, il fallait nous licencier, or, ils ne l'ont pas fait".
Pas question pour celle qui est en CDI depuis presque sept ans de démissionner pour autant. "Certains suspendus ont craqué et ont démissionné, des couples se sont brisés, moi ça fait un an et demi que je tiens, je ne vais pas lâcher maintenant". En effet, Céline Florentz ne compte pas réintégrer l'hôpital malgré l'annonce par le gouvernement de la levée de l'obligation vaccinale, suivant ainsi les recommandations de la Haute autorité de santé.
Combien sont ces suspendus
"Je ne peux pas oublier les 18 mois qui viennent de s'écouler et faire comme si de rien n'était. Je vais continuer à me battre pour un licenciement et des indemnités". Et la Colmarienne de saluer la formidable solidarité dont elle a bénéficié et qui lui a permis de tenir aussi longtemps.
Difficile de dire combien sont les soignants et les agents suspendus en France. La fédération hospitalière a donné un chiffre : 4.000 professionnels dont 500 infirmiers ont été suspendus sur les 1,2 million agents que compte la fédération. Mais cela ne prend pas en compte les libéraux ni ceux qui entre temps ont démissionné ou se sont fait vacciner. Les personnels concernés représenteraient 0,5 à 1% des agents et soignants.
"Difficile de savoir, répond Céline Florentz, mais je peux vous dire qu'au rassemblement des suspendus à Lyon en mars dernier, on était nombreux !" La Colmarienne ne lâchera rien, sa devise : liberté et résistance.