La fouille d'une cellule ce vendredi 7 juin a révélé l'existence de draps noués et d'un trou dans un mur, par lequel il est possible d'accéder aux combles de la structure, déjà connue pour plusieurs évasions survenues ces dernières années.
"Des suspicions" ont poussé des gardiens de la maison d'arrêt de Colmar à fouiller une cellule ce vendredi 7 juin au matin. L'opération aura été fructueuse: outre un trou dans l'un des murs de la pièce, le personnel pénitentiaire a trouvé des cordes confectionnées à partir de draps. L'ouverture menait à un ancien conduit de cheminée qui permet d'accéder aux combles. Au moins trois personnes seraient en cause dans ce projet. L'administration pénitentiaire confirme qu'un signalement été effectué auprès du parquet et qu'une mission interne est en cours "pour tirer les premiers enseignements de cet incident".
Plusieurs évasions ou tentatives d'évasion ont déjà eu lieu ces dernières années dans la maison d'arrêt, dont la vétusté était relevée dès 2012 dans un rapport d'expertise judiciaire. En juillet 2018, deux détenus étaient parvenus à sortir de l'enceinte. Ils avaient percé le plafond de leur cellule et s'étaient échappés par les toits, d'où ils étaient descendus à l'aide de draps noués. Leur évasion avait pris fin avec leur interpellation, deux jours plus tard, à Roubaix (Nord).
Des travaux avaient pourtant été entrepris en 2013 pour renforcer les plafonds après une évasion. "On ne fait que maintenir la prison à flot tant qu'elle accueille des populations pénales", regrette Christophe Schmitt, secrétaire interrégional Force Ouvrière -Grand Est. "Depuis l'annonce de la fermeture de la maison d'arrêt, très peu de moyens sont alloués", ajoute-t-il. La ministre de la Justice Nicole Belloubet avait confirmé l'été dernier que la prison serait "prochainement fermée au profit d'un établissement plus moderne à Lutterbach". L'ouverture de cette dernière est prévue pour 2020.