À l'occasion de la coupe du monde de rugby, Michel Georges, inventeur à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), a fabriqué un coq en métal de 2,5 mètres, juché sur un ballon ovale. L'automate chante, bouge et suscite la curiosité parmi les habitants. Rencontre avec le créateur qui a toujours une idée derrière la tête.
À Sainte-Marie-aux-Mines, commune haut-rhinoise perchée sur les hauteurs du massif vosgien, un drôle d'oiseau a pris ses quartiers d'été à l'occasion de la coupe du monde de rugby. Un coq tout en métal, haut de 2,5 mètres, perché sur un support en forme de ballon et arborant, comme il se doit, une crête bleu blanc rouge. Son créateur, Michel Georges, lui a fait don d'un organe vocal qui lui permet de pousser des cocoricos et d'entonner la Marseillaise en ouvrant un large bec. "Je peux bouger le cou également et relever la tête", ajoute fièrement cet ancien professeur de mécanique, aujourd'hui à la retraite, derrière sa télécommande.
Fan de rugby, il ne pouvait pas manquer de marquer cet évènement à sa façon : "Il fallait prouver que le rugby dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, même s’il n’est pas présent dans un club, est dans nos cœurs".
Comme un coq en pâte
Connu dans la commune pour ses réalisations en tout genre, avec sa dernière création, Michel peut se vanter d'avoir tapé dans le mille. Son coq anime les conversations de quartier et ne laisse personne indifférent. Comme cet ancien élève de Michel qui habite juste à côté. "Il y a beaucoup de monde qui s'arrête pour voir, il est connu pour faire des choses comme ça. Il a beaucoup de mérite pour arriver à ce résultat".
Du mérite et du savoir-faire. Car Michel Georges, féru de mécanique, a tout fait lui-même. Son coq lui a demandé huit mois de travail et des centaines d'heure. Sans compter le temps passé à étudier en détail l'anatomie du gallinacé : la forme de sa crête ou celle de ses ergots, notamment. Puis il a multiplié par cinq les dimensions pour arriver à la taille finale.
Un Géo Trouvetou
Adèle, son épouse, qui assiste à toutes les naissances de ses idées les plus folles, s'est fait une raison. "J'ai l'habitude, ça fait cinquante ans que ça dure. Il faut s'y faire et puis il est heureux comme ça. Moi ça m'amuse".
Quant à Michel, primé au concours Lépine en 2014, il est fort occupé. Dans son atelier, où il passe le plus clair de son temps, des tas d'inventions ont vu le jour. Certaines lui ont valu une petite notoriété. "La plus importante, c'est probablement la grande grue de cinéma qui nous a servis, avec mon fils professionnel de l'image, à aller filmer Johnny Hallyday au Parc des Princes pour son soixantième anniversaire."
On lui doit aussi un urinoir réglable pour femmes ou encore un système permettant de produire de l'électricité en marchant. Bien arrimé au sol, son coq, avec ses quelque 500 kilos, ne bougera pas de sitôt. Chacun peut aller l'admirer à la sortie de Sainte-Marie-aux-Mines, dans le quartier de Fertrupt. À moins qu'il ne s'envole pour rejoindre les Bleus en finale...