Le football sur table, également appelé subbuteo, se pratique désormais en club en Alsace : une structure s'est constituée dans le Haut-Rhin.
Certains pourraient le voir comme un simple jeu de société : un ballon miniature à faire évoluer du bout des doigts sur une table, organisée comme un mini terrain de football (ou de rugby, hockey, cricket, baseball).
Eux y voient une discipline exigeante qui demande concentration, adresse et force mentale. Sens tactique aussi. "Là, je vais tirer, fais gaffe ! But !" Les membres de la petite équipe l'Alsace Subbuteo club, l'un des derniers-nés de cette pratique qui se développe dans le monde entier et compte un championnat de France, ne se prennent pas au sérieux, mais ont envie de jouer sérieusement au subbuteo.
"Ça peut faire sourire, mais ça intéresse un public large : des grands gamins, oui, mais aussi des enfants, de 7 à 77 ans" énonce le créateur du club, Pierre Troesler. Lui a découvert le jeu en l'offrant à ses enfants à Noël. Et c'est lui qui s'est pris de passion.
"Je me suis rendu compte qu'il y avait tout un univers autour de ce jeu, de ce sport même, on peut le dire. Il y a des gens qui le pratiquent en Alsace, en France, il y a des tournois internationaux, une coupe du monde...
L'idée maintenant, c'est de créer une émulation dans la région, autour de ce sport, qui mérite vraiment le coup d'oeil
Pierre Troesler, fondateur de l'Alsace Subbuteo club
Les plateaux de jeu offrent de faire évoluer des équipes prestigieuses, comme les Verts de 1976, emmenés par Dominique Rocheteau, dont la miniature anime le jeu. À coups de pichenettes, auxquelles Charlotte apporte toute sa dextérité de jeune violoniste.
"Il faut doser, quand on veut la faire avancer vite, on met plus de force. On tape avec l'ongle. Et parfois, il faut au contraire y aller doucement..."
Deux mi-temps de 15 minutes
Les parties durent deux fois quinze minutes, et comme au football, le match peut se jouer aux prolongations. "C'est un vrai sport, parfois, il faut courir autour de la table, pour se positionner avant l'adversaire, explique Lorenzo Lo Preti, membre de l'équipe de France de subbuteo chez les moins de 20 ans. On finit certaines parties à bout de nerfs, car c'est très tendu... C'est stressant, il faut beaucoup de concentration."
Les joueurs de bon niveau comme lui passent des heures à s'entraîner, pour analyser les situations de match et multiplier les gestes techniques, en défense comme en attaque. "C'est un peu comme les échecs, parfois, il faut beaucoup de réflexion quand on est dans une situation compliquée. Il faut anticiper les mouvements de jeu, les actions adverses."
Aujourd'hui, l'Alsace subbuteo club, qui compte une quinzaine de membres, cherche à s'installer durablement dans le paysage associatif alsacien. Ce qui passe par la recherche d'un local et le recrutement de nouveaux joueurs, capables de porter haut leurs couleurs aux championnats de France organisés en Rhône-Alpes en juin prochain.