Avec la crise sanitaire se pose le problème du devenir des masques après usage. Plutôt que de finir à l'incinération, l'entreprise Clikeco propose un circuit vertueux de recyclage grâce au dispositif de la boîte à masques. Après collecte ils sont recyclés dans la filière plastique et métallurgique.
Ne jetez plus vos masques. L’entreprise Clikeco s’en charge pour vous. Ou plus exactement, cette société, basée à Richwiller (Haut-Rhin), spécialisée dans la collecte des déchets dangereux, se charge de les récupérer pour mieux les recycler. Fini, donc (dans l'idéal), ces masques que l’on voit trop souvent trainer par terre, jeté sur les trottoirs sans autre forme de procès.
Clikeco, avec la boîte à masque, apporte enfin une solution pratique aux collectivités et aux entreprises soucieuses du devenir de ces millions de masques utilisés tous les jours par les Français. Quatre cents tonnes de déchets plastiques par jour, voilà ce que représentent deux masques quotidiens à usage unique, par personne au niveau national.
Pare-chocs et textile synthétique
"On est en première ligne avec la crise sanitaire et depuis plusieurs mois, on réfléchit à une solution pour ces masques afin de pouvoir les recycler de manière propre, sans recourir à l'incinération", explique Jonathan Marteaux, directeur des ventes chez Clikeco. La solution, Clikeco va la trouver chez Versoo, une entreprise basée à Verrières-en-Anjou dans le Maine-et-Loire.
C'est ici qu'est conçu et fabriqué le contenant destiné à collecter les masques à usage unique. Ici aussi que la chaîne de traitement va transformer le masque en bille de plastique après broyage. Le plastique ainsi obtenu est acheminé vers la filière de la plasturgie pour fabriquer des pare-chocs de véhicule, du textile synthétique ou du mobilier urbain par exemple. Les élastiques sont pour l'instant incinérés faute de pouvoir être recyclés. Quant aux barrettes métalliques, elles partent vers la filière métallurgique.
Bon pour l'environnement
Un processus vertueux, efficace à quasiment 100% , selon Jonathan Marteaux. Encore fallait-il distribuer ces boîtes à masques vers les clients. C'est là qu'intervient justement Clikeco. "On fonctionne avec des PME, des TPE et des collectivités chez qui on dépose la boîte. Une fois qu'elle est pleine, on vient la récupérer et on en remet une nouvelle non contaminée à la place", explique le directeur des ventes. Les contenants repartent pleins au centre de traitement de Versoo.
La boîte est vendue 65 euros et peut contenir jusqu'à quatre cents masques. Après calcul, Jonathan Marteaux assure que le coût de recyclage revient à 5 à 8 centimes par masque. Un coût qui fait du dispositif une opération non seulement intéressante sur le plan environnemental mais aussi rentable au niveau économique.
Une solution clé en main
Depuis le lancement de l'activité au début du mois de mars, l'entreprise en a vendu une centaine. "On ne s'attendait pas à un tel succès, se réjouit Jonathan Marteaux, on en a vendu à un cabinet d'ostéopathes de Colmar, à des pharmacies, au groupe Danone, sans oublier le magasin Distri Club Médical, à Colmar qui a fait parler de lui dans la presse récemment."
Proposer une solution clé en main pour les entreprises, voilà la raison du succès, selon Jonathan Marteaux. Un succès qui va être mis à profit pour étendre le dispositif, dont la société de Richwiller a l'exclusivité, à toute la France. La quinzaine d'agences franchisées du réseau Clikeco seront prochainement habilitées à mettre en place, localement, ce système.